jeudi 24 septembre 2009

Qui dirige réellement le monde?

Des signes qui ne trompent pas donnent un Obama entrant de plain-pied dans une zone de turbulences médiatico-politiques qui ne fait que commencer.

Cette semaine très riche en événements internationaux met à nu un problème majeur. Où se trouve le centre de décision mondial? Aux Etats-Unis? On aurait pu le croire après la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin en 1989. En termes militaires ou économiques, les USA gardent indéniablement le rang de première puissance. Sauf que la suprématie ne se mesure plus de la même manière que pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, c’est le lobbying qui fait ou défait les affaires internationales. C’est le lobbying qui oriente, manipule et décide ce qui doit être. En tous lieux et en toute circonstance.

Nous vivons ce changement avec très peu de visibilité pour le commun des mortels. L’opinion publique ou ce qui est désigné comme tel, n’est qu’une représentation virtuelle de ce qui est présenté en son nom par les puissants lobbys. Par «l’invention» des ONG qui ne sont en fait que de puissants relais au service précisément des lobbys en question. Par l’introduction de la pratique des sondages qui servent plus à faire pencher les tendances qu’à refléter fidèlement les avis des «sondés». Par la puissance de feu construite patiemment autour de l’interconnexion des principaux médias.

Par la sophistication poussée à l’extrême des instruments financiers au service exclusif des lobbys. Par des campagnes médiatiques savamment mises au point à l’échelle planétaire pour créer et maintenir la pression, comme c’est le cas présentement pour le réchauffement supposé de la planète qui cache mal en réalité le déclassement programmé des énergies fossiles avec tout ce que cela implique comme bouleversements économiques et politiques.

Pour illustrer cette présentation générale des nouvelles tendances qui régissent les affaires du monde, cette semaine nous en offre plusieurs exemples. Commençons par la nomination «in fine» de la candidate bulgare au poste de directrice générale de l’Unesco. Il faut être d’une mauvaise foi chronique pour ne pas y reconnaître l’oeuvre du lobby juif. Seul lot de consolation, ce lobby n’a pas eu la partie facile. Il aura fallu pas moins de 5 scrutins pour venir à bout du candidat favori mais «arabo-musulman antisémite» qu’est Farouk Hosni, l’Egyptien. Autre lot de consolation, la reconduction de Manuel Barroso à la tête de l’Union européenne malgré l’opposition avérée du même lobby juif. Encore un signe de déclin de la tentacule politique de ce lobby dans la réussite par le président américain Obama d’avoir obligé le Premier ministre israélien Netanyahu à venir à New York serrer la main au Palestinien Mahmoud Abbas.

Maigre consolation car la partie est loin d’être gagnée pour Obama qui commence d’ailleurs à payer son insistance. Il redevient subitement «le noir américain» avec toute la charge négative qui n’a jamais réellement disparu au pays de l’Oncle Sam. Il redevient «le noir» pour plusieurs raisons en fait. La principale est d’avoir osé franchir la ligne rouge tracée par la puissante organisation juive américaine Aipac. Dans la décision reportée de fermer la prison de Guantanamo. Par sa position de dialogue envers l’Iran. Par son rapprochement avec la Russie de Poutine et l’annulation du bouclier antimissile européen. Par son obstination à l’existence de «deux Etats» dans le conflit israélo-palestinien.

Par son exigence de vouloir imposer l’arrêt des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Et enfin sa «tiédeur» à adhérer comme promis au protocole de Kyoto et à la réduction des gaz à effet de serre. Des signes qui ne trompent pas donnent un Obama entrant de plain-pied dans une zone de turbulences médiatico-politiques qui ne fait que commencer avec la baisse de sa cote de popularité et les difficultés qu’il rencontre à faire passer sa réforme du système de santé.

Un mot pour finir et montrer le génie du lobby juif qui réussit à faire passer Farouk Hosni, un Arabe, donc sémite, pour un antisémite. La prouesse consiste à maintenir la «différence» qu’il est convenable de faire entre juif, sioniste et israélien.

Zouhir MEBARKI

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