jeudi 24 septembre 2009

Démocraties?

Dans le feuilleton consacré à l’aventure philosophique et aux combats de Jean-Paul Sartre, le personnage de l’interprète russe détachée auprès du célèbre couple lors de leur voyage en URSS raconta cette anecdote: Le ministre de l’Industrie, en visite dans une unité non performante malgré les bilans triomphalistes publiés, demandait à un travailleur son avis sur les moyens d’améliorer la production et la productivité, l’ouvrier lui récita les directives du Parti et du Gosplan. Le ministre insista pour savoir si le travailleur avait une idée personnelle, celui-ci répliqua: «Si, j’en ai une mais je suis contre!»

Tout cela pour dire que le poids oppressant du parti unique et sa censure étaient tels que les malheureux citoyens étaient poussés à l’autocensure de crainte d’avoir à subir une répression féroce de la part d’un pouvoir dictatorial. La propagande occidentale n’a pas lésiné sur les moyens pour dénoncer la censure derrière le rideau de fer. Mais l’actualité nous montre que dans les pays dits démocrates, ce ne sont pas les institutions de répression traditionnelle qui ramènent à la raison les audacieux, car ce sont les lobbies qui contrôlent les groupes financiers et les organes de communication tels que l’édition, la presse, la radio et la télévision.

Ce n’est pas pour rien que les directeurs d’information des chaînes audiovisuelles sont nommés directement en France par le président de la République. Ce n’est pas le cas au Royaume-Uni où la BBC est indépendante du 10 Downing Street: le résultat est que les mensonges de Tony Blair à propos du dossier irakien provoquèrent des mises au point de la télévision britannique.

Ce qui n’empêche pas les troupes de Sa Majesté d’occuper l’Irak, et la Grande-Bretagne de recevoir des cercueils enveloppés dans le drapeau de l’Union Jack. Actuellement, à l’occasion de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001, des talk-shows sont revenus sur la question et des «invités de choix» ont émis la proposition aux télévisions et aux radios de ne pas servir de vecteurs à toutes les personnes qui n’iraient pas dans le même sens que la version dictée par la Maison-Blanche du temps de George Bush.

Cela peut paraître paradoxal d’autant plus que l’ancien président des Etats-Unis, qui a quitté le pouvoir avec un coup de pied à la face, avait déclenché la guerre contre l’Irak sur le plus gros mensonge de l’Histoire contemporaine.

Et qu’après, toutes les hypothèses et les conjectures peuvent paraître crédibles. A la suite des conclusions formulées par le journaliste Thierry Messan, qui avait mis en cause certains lobbys américains dans la préparation des attentats, proposant les contradictions entre les assertions du gouvernement et la réalité concrète, d’autres personnes, à l’occasion de leur passage sur les plateaux télé, ont exprimé leur scepticisme sur la vérité officielle telle qu’elle est clamée par les porte-parole de l’Otan et du lobby sioniste: Jean-Marie Bigard et Marion Cotillard et dernièrement, Mathieu Kassowitz ont été violemment critiqués par les chiens de garde du grand capital.

Et le leitmotiv qui revient sans cesse: les médias doivent-ils inviter ceux qui ne pensent pas en rond comme tout le monde. Tout le monde a à l’esprit le triste destin de Dieudonné M’bala, comédien et humoriste français qui a été définitivement rayé de personnages fréquentables, banni des plateaux de télé et harcelé par la machine à procès des organisations pro-sionistes. Il a même droit à des interdictions de spectacle dans certaines communes sensibles aux pressions. Il devient vraiment difficile de s’exprimer dans les démocraties occidentales.

Selim M’SILI

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