jeudi 3 septembre 2009

Les fausses certitudes

Alors que le monde entier se trouve en état d’alerte maximum pour tenter d’endiguer la propagation rapide du virus H1N1 qui se répand telle une traînée de poudre et que les morts se comptent par milliers déjà, l’Algérie reste imperturbable et affiche une assurance déroutante face à cette pandémie.

Après avoir soutenu mordicus que notre pays était épargné par cette maladie et juré qu’aucun cas n’a été enregistré chez nous, cela au moment où le virus était déjà bien installé chez nos voisins de la rive sud de la Méditerranée et plus proche de nous, chez nos voisins immédiats du Maghreb, au Maroc notamment, les pouvoirs publics algériens ont fini par confirmer l’existence de cas importés par des ressortissants algériens établis à l’étranger.

La démarche qui consiste à faire croire que notre pays est immunisé contre toutes les pandémies qui se déclarent sur la planète et contre tous les maux sociaux comme jadis on avait soutenu que le terrorisme et l’intégrisme étaient des phénomènes étrangers à l’Algérie, nous rappelle une stratégie de communication déjà usitée par le passé et récemment encore avec l’alerte de l’épidémie de la grippe aviaire. Le même scénario fait de certitudes qui confinent à l’indifférence et à la démobilisation semble se répéter aujourd’hui avec le virus H1N1.

Que fait-on et qu’a-t-on fait depuis que la maladie s’est structurellement installée dans le monde fragilisant encore un peu plus les systèmes de santé des pays pauvres qui n’arrivent pas déjà à faire face à des maladies du siècle dernier ? La situation est contrôlée, nous dit-on avec un aplomb digne des années de plomb. La mise en place de caméras thermiques aux ports et aéroports pour détecter les cas suspects ou porteurs de virus suffit-elle pour nous prémunir contre cette maladie ? Assurément non ! D’abord quand on connaît le laxisme et le « je-m’en-foutisme » des Algériens.

Des armes, de la drogue, des devises en quantités bancaires, des containers de pétards arrivent à entrer au nez et à la barbe des services de contrôle suite à des complicités ou tout simplement par négligence, relâchement de la vigilance. Le pouvoir d’une caméra thermique ne vaut rien s’il n’y a pas derrière un Etat normalement constitué et une culture citoyenne. Une caméra thermique dans un aéroport algérien ce n’est qu’un équipement comme tant d’autres à l’image des scanners installés à grand renfort de publicité au niveau de nos ports et aéroports lesquels n’ont pas réussi à juguler le phénomène de la contrebande.

Et tous ces flux de population dont les immigrés clandestins mais aussi tous les autres étrangers et nationaux qui entrent légalement au pays par nos frontières terrestres sont-ils contrôlés au virus H1N1 ? La déclaration du responsable du laboratoire de référence OMS de l’Institut Pasteur Algérie faite au quotidien Liberté selon laquelle « l’Algérie serait bientôt un pays de circulation active du virus H1H1 » prend tout son sens.

Par Omar Berbiche

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