jeudi 3 septembre 2009

Yaw fakou !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
La plainte du RCD contre Abdekka a été enregistrée…

… sur DVD !

A quelques minutes de l’appel à la prière et à la rupture du jeûne, je passais devant un restaurant de la Rahma, dans la capitale. Et quel ne fut mon dégoût, mon écœurement, ma rage et ma détermination farouche à dénoncer ce scandale. Ce que je fais aujourd’hui. Figurez-vous qu’alignés face à l’entrée de ce restaurant, de nombreuses personnes attendaient d’y pénétrer afin de bénéficier gratuitement d’un repas de Ramadan. Vous imaginez un peu l’outrecuidance de ces faussaires patentés, de ces trafiquants de l’aumône et de la solidarité. Oser se faire passer pour des pauvres, en Algérie, pays désormais connu et reconnu comme contrée sans pauvres. A les voir là, ces prétendus démunis, debout, sûrement depuis un long moment, la mine fatiguée, le regard vide, la tête souvent baissée, j’ai eu un haut-le-cœur. J’étais révulsé. J’ai pris mon regard le plus sévère, le plus agressif pour les fixer droit dans les yeux. Je voulais qu’ils sachent que je savais. Eh oui ! Je sais que derrière chacun de ses faussaires de la précarité se cache un Algérien qui a passé ses vacances en Tunisie ou du moins qui est capable de débourser 20 millions pour se faire déposer en Europe par un gentil passeur. Grâce à Aâmi Boualem, on ne me la fait plus, à moi ! Toute tentative de se faire passer pour un pauvre est désormais vouée à l’échec. C’est d’autant plus vrai que dans le lot des personnes qui attendaient leur tour pour manger à l’œil, il y en avait quelques-unes dont le teint était halé. C’est pas la preuve, ça ? J’avais l’impression que ces «spécimens-là», plus particulièrement rentraient à peine de leurs vacances à Djerba ou Hammamet. Si je poussais mon devoir citoyen jusqu’au bout et si je les fouillais au corps, j’étais presque sûr de trouver dans leurs poches, qu’ils déclaraient pourtant vides, une note d’un palace 5 étoiles tunisien ou des babioles achetées horriblement cher dans un souk de la médina. Et là, je ne vous parle que de ceux qui donnaient l’impression très nette de sortir de sous la lampe à UV. Je ne vous dis pas pour les autres. Des jeunes, des moins jeunes et des carrément vieux qui tenaient tous un cabas ou un sachet à la main. Là aussi, une bonne fouille aurait sûrement révélé qu’il s’agissait du parfait kit du harraga, avec, au fond de la besace, bien caché dans un emballage étanche, une liasse de billets pour payer le voyage. Allez me convaincre après ça que les mecs ne prendraient pas le chemin du port et du large, juste après avoir expédié la chorba et les boureks, hein ? Yaw fakou ! N’est-ce pas, Aâmi Boualem ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire