jeudi 3 septembre 2009

L’Etat, le pôvre !

En ce mois de ramadan où les gens fonctionnent selon la règle de l’à-peu-près, Me Ksentini, lui, s’avère d’une perspicacité hors du commun. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l‘homme s’est aperçu qu’en matière de droits il y a un déséquilibre en Algérie et qu’il serait souhaitable de doter la CNCPPDH d’une sœur, la CNCPPDE, une Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Etat.

Me Ksentini estime qu’il reste encore à faire pour que la culture des droits de l’homme se généralise chez nous. «Les droits sont non seulement ceux des citoyens, mais aussi de l’Etat», dit-il. «Si l’on demande à l’administration de l’Etat de respecter les droits du citoyen, il faut que ce dernier respecte les droits de l’Etat» dit-il dans une logique qu’envierait le Farouk d’antan. Sauf qu’en règle générale nous n’entendons pas l’Etat ou ses représentants se plaindre de la hogra du citoyen, mais du «terrorisme» de l’administration.

Il faudrait être d’un certain niveau pour prétendre dépecer l’Etat, tondre ses caisses ou lui solder ses biens. Il est vrai qu’on cocufie à volonté l’Etat et qu’on dévoile ses intimités pour des gouttelettes de «gnole», qu’on s’attaque à sa religion, à ses repères, à son emblème, à ses constantes, sans épargner l’épopée libératrice ni ses héros. Mais qui aujourd’hui parmi nous peut violer impunément l’Etat ?

Est-ce vraiment le «citoyen» ce «dernier» ? Le seul à meubler les listes lorsqu’il faut disparaître ? Lorsqu’il arrive que les droits du «citoyen» et ceux de l’Etat se télescopent, ce qui devient fréquent, l’administré aura à choisir entre se la fermer, passer au dialogue en brûlant des pneus ou se résoudre à la harga. Un sujet que Me Ksentini doit maîtriser, lui qui sait que la meilleure façon pour un Etat de se faire respecter c’est d’être… équitable. En tout cas, l’Etat pourra toujours recourir à sa justice et à ses prisons pour se faire respecter. Mais quandw c’est l’Etat qui porte la responsabilité du viol des droits du citoyen, que doit faire ce «dernier» ? Mettre l’Etat en prison ?

M. Z.

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