samedi 24 octobre 2009

Espace souverain

Devant l’APN, le ministre des Finances, qui aurait pu bomber le torse en annonçant les chiffres plus que réconfortants de la dette publique, passée au-dessous du seuil du 1% du PIB, n’a pas versé dans le triomphalisme.

Depuis la LFC, on l’a souvent vu monter au créneau pour expliquer, expliciter et clarifier les tenants et aboutissants de ce document et ce week-end, il a continué sur la lancée du travail de levée des ambiguïtés, en abordant le budget alloué au Smig, tel qu’annoncé dans la loi de finances 2010.

Karim Djoudi a fait œuvre de pédagogie en précisant que la somme annoncée est «une provision et non pas une dépense». C’est un signal fort qu’il adresse, au nom du gouvernement bien sûr, aux partenaires sociaux, syndicats et patronat, ainsi qu’à l’opinion publique en général, en rappelant que, contrairement à l’idée avancée récemment, la tripartite est toujours non seulement utile mais encore souveraine. Mieux, il précisera que les négociations et les résolutions qui en émaneront pourront faire réviser à la hausse (ou à la baisse, pourquoi pas) la valeur du prochain Smig.

Il est vrai que par un réflexe légitime, l’annonce du chiffre global a suscité des réactions d’hostilité de la part de syndicats autonomes. Cette clarification est venue à point nommé pour calmer les esprits.

Elle est venue surtout rappeler que si l’Etat a mis en place une instance de dialogue telle que la tripartite, qui parvient à concilier les intérêts apparemment contradictoires du patronat, des syndicats et du gouvernement, ce n’est pas pour «s’amuser» aujourd’hui à la saborder en lui ôtant toute crédibilité.

Au contraire, une telle déclaration rappelle ce que lui confère sa vraie nature : un espace irremplaçable de dialogue et de concertation. Et d’évitement de problèmes sur le front social, dont l’Algérie est toujours gagnante à faire l’économie.

N.S.

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