Au-delà de la douleur et de l’émotion légitimes qu’il a provoquées dans la région, cet énième acte terroriste, parce qu’il est justement différent des précédents par le nombre de victimes et le choix du lieu et du temps de l’exécution, pose bien des interrogations.
La Kabylie, entre Maâtkas et les Ouadhias, a été jeudi matin le théâtre d’un attentat terroriste spectaculaire. Sept Patriotes, chargés d’assurer la protection des travailleurs canadiens de SNC-Lavalin, y ont trouvé malheureusement la mort. Cela fait des mois que la région n’a pas connu un tel acte, dont l’ampleur n’a d’égale que la lâcheté de ses auteurs.
Mais au-delà de la douleur et de l’émotion légitimes qu’il a provoquées dans la région, cet énième acte terroriste, parce qu’il est justement différent des précédents par le nombre de victimes et le choix du lieu et du temps de l’exécution, pose bien des interrogations.
Car jusque-là, la Kabylie, par sa configuration topographique avec ses collines boisées, propices à des déplacements à moindres risques, a surtout servi de zone de repli aux groupes islamistes armés qui y perpétuent cependant de façon cyclique des attentats. Mais plus par nécessité de survie. Surtout pour récupérer des armes et pour lever des fonds à travers le racket et les enlèvements.
Dès lors, on se demande si l’embuscade de jeudi matin n’est pas le signe d’un changement de stratégie de la part des groupes terroristes en cherchant à transformer désormais la région en théâtre d’opérations. Car, paradoxalement, c’est dans cette région que la pression des forces de sécurité, à travers notamment la multiplication des ratissages avec des moyens logistiques lourds, est forte. En témoigne d’ailleurs le nombre de terroristes abattus. Pas moins d’une cinquantaine depuis le début de l’année, selon un simple décompte.
Et si changement de stratégie il y a, il ne peut être interprété que comme le signe avant-coureur d’une fin annoncée. C’est Sun Tsé, l’auteur de L’Art de la guerre qui écrivait au 15e siècle déjà que l’ennemi qui met le feu dans cet ultime retranchement, c’est le prélude à sa reddition.
Les Patriotes, qui avaient pris les armes dans les années quatre-vingt-dix pour organiser la résistance, n’avaient-ils pas fait le serment que la Kabylie serait le tombeau du terrorisme en Algérie ?
Par : Omar Ouali
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