Pour pallier leur impéritie et leurrer les supporters, les responsables égyptiens ne trouvent pas d’autre échappatoire que celle de vouer leur adversaire et voisin aux gémonies.
L’Égypte, ce grand pays qui se dit être le cœur du monde arabe, perd les pédales tant ses repères qui peinent à sortir du passé semblent vaciller devant un environnement en perpétuel changement. Il tangue dangereusement face à l’écueil Algérie pour un match de football.
L’équipe des Pharaons, qui a marqué le continent et l’a représenté dignement ces dernières années, fait cette erreur d’appréciation : ils pensent qu’ils sont éternels comme leurs ancêtres. Avec cette différence : ils pensent doublement faux. D’une part, une équipe se renouvelle et ne vit pas indéfiniment sur ses lauriers. D’autre part, son prochain adversaire a pour nom Algérie, un pays respectable, à plus d’un titre.
Pour pallier leur impéritie et leurrer les supporters, les responsables égyptiens ne trouvent pas d’autre échappatoire que celle de vouer leur adversaire et voisin aux gémonies.
Les médias égyptiens, appelés au secours d’une équipe en méforme, se livrent, toute honte bue, à un tohu-bohu médiatique qui frise l’hystérie, en prenant pour cible l’Algérie, ses responsables, ses joueurs, son peuple et ses symboles. Du jamais-vu ! Même après la débâcle de 1967.
Les médias, tous supports confondus, sont lancés dans la curée avant le coup de sifflet de l’arbitre pour un match de 90 minutes, lequel, même s’il revêt une importance capitale pour le moral des deux peuples et un répit pour leurs dirigeants, ne doit pas connaître des dépassements touchant à la dignité et à l’intégrité des Algériens. Malheureusement, c’est ce qui est en train de se passer sur la quinzaine de chaînes satellitaires de notre voisin, et en boucle.
En Algérie, la Télévision nationale et ses chaînes thématiques, relevant du secteur public, restent dans les normes de la respectabilité. La presse écrite qui n’arrive pas en Égypte si ce n’est via Internet n’a pas versé dans l’insulte et la calomnie. Il y eut d’ailleurs cette intervention du ministre de la Communication qui a appelé à dépassionner la prochaine joute algéro-égyptienne au Caire.
Guerre ouverte ou guerre psychologique, les Égyptiens se trompent de date et d’endroit. Il n’y aura de confrontation que sur le rectangle vert et l’on en reparlera sûrement après le match, lorsqu’on verra les larmes de… joie de Saâdane, de ses poulains et de leurs supporters.
Par : Outoudert Abrous
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