Les prix du pétrole qui se sont installés au-dessus de la barre des 60 dollars le baril depuis le début du mois de juin de cette année ont connu une progression régulière jusqu’à atteindre le seuil des 80 dollars le baril, il y a quelques jours. Le brent dont le prix est le plus proche du Sahara Blend algérien a atteint une moyenne appréciable durant les 4 derniers mois avec 68,55 dollars le baril au mois de juin, 64,61 dollars au mois de juillet, 72,84 dollars au mois d’août et 67,39 au mois de septembre. Ces niveaux ont permis au prix moyen, durant les 9 premiers mois de l’année 2009, d’être tout près des 60 dollars le baril avec 57,35 dollars.
Vu le niveau du prix du brent durant le mois d’octobre, la moyenne devrait se situer autour des 60 dollars le baril pour les dix premiers mois de l’année. Ce qui est un niveau appréciable dans la mesure où si la tendance se maintient, le prix du pétrole algérien retrouvera pour cette année le niveau de l’année 2006 ou le prix du Sahara Blend était à 65,85 dollars le baril avec des recettes de l’ordre de 53,61 milliards de dollars et avec de meilleures perspectives pour 2010.
Toutefois, les exportations d’hydrocarbures pour cette année 2009 vont enregistrer une baisse par rapport aux exportations de 2006 à cause de l’application des décisions de réduction de la production décidées par l’Opep en 2008. Le manque à gagner pourrait être de 15% environ, ce qui donnerait des recettes nettement au-dessus des 40 milliards de dollars.
Ce retour des prix du pétrole, s’il permet d’entrevoir sereinement la poursuite du programme des investissements avec une enveloppe de 150 milliards de dollars, pourrait encore générer certains comportements qui sont devenus structurels comme le gaspillage à travers le train de vie de l’Etat ou la corruption qui gangrène les programmes lancés par l’Etat. Avec les gros scandales révélés dans le secteur bancaire au milieu des années 2000, l’opinion pensait que le pire était passé. Or, elle découvre que la corruption et les détournements se sont greffés dans certains contrats à travers les révisions régulières des coûts des opérations.
Ces actes qui sont orchestrés à un niveau élevé de responsabilité de l’Etat renseigne sur la gravité du phénomène de la corruption. On n’est plus au niveau du bureau d’un président d’APC qui ordonne une réfection des trottoirs, mais au sein d’institutions étatiques qui gèrent des contrats de plusieurs milliards de dollars avec à la clé des surcoûts préjudiciables au Trésor et l’organisation de la fuite des capitaux.
Par Liès Sahar
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