dimanche 25 octobre 2009

La transparence sinon l’émeute !

Monsieur Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales de la RADP, assure que les autorités ont «les moyens de reloger les véritables habitants de Diar Echems», mais que l’opération de relogement doit se dérouler «dans un climat serein et organisé». Aussi, conseille-t-il aux émeutiers de Diar Echems de «ne pas se laisser influencer» par les manipulateurs et de «faire preuve de patience».

Des propos qui iraient probablement comme un gant aux locataires des quartiers cossus des hauts d’Alger, mais qui écorchent les oreilles des «bidonvillois», ces g(h)âchis devenus la lie de l’Algérie qui se dessine. Dans le cas de ceux-là, tous les conseils sonnent mal. Tous les arguments fondent comme beurre au soleil face aux plaintes de gens – qui sont autant algériens que vous et moi – lorsqu’ils vous assurent que chez eux l’exigüité des lieux fait qu’on dort à tour de rôle et qu’on est contraint d’aller enfiler son pantalon dans… les toilettes. Puis, dans le cas de Diar Echems, les autorités ne semblent prévoir de solution que pour «les véritables habitants» de la cité.

Les autres seraient-ils de faux habitants ? De faux Algériens, peut-être ? Le bidonville de Diar Echems n’est-il pas cette extension naturelle de la cité que le génie populaire désigne ironiquement sous le vocable «le compartiment»? Chez nous en Algérie, la crise du logement s’hérite désormais de père en fils et s’étend jusqu’aux morts dans le cas de certains de nos cimetières.

Entre-temps, l’Etat est occupé à compter l’argent des Algériens qu’on détourne si facilement et à dénoncer les… repris de justice, ce produit pur sucre du système. Des «repris de justice» apparemment conscients qu’on détourne leurs logements plus vite qu’on ne détourne leur argent.

Revoir le rôle des associations de quartier ne fera que compliquer le problème si la distribution du logement ne s’effectue pas selon des critères reconnus équitables et dans une transparence absolue.

Et éviter d’associer les concernés à l’opération ne fera que confirmer les préférences pour la pêche en eau trouble. Beaucoup de candidats aux municipales ne se sont-ils pas, de leurs propres aveux, présentés aux élections juste pour décrocher… un logement.

Par Mohamed Zaâf

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