lundi 7 septembre 2009

Sacré Ramadhan !

Le mois de Ramadhan a entamé son compte à rebours en terminant la première quinzaine. C’est une étape charnière pour tout jeûneur assidu. Du moins sur le plan psychologique.Sauf que quinze jours après le début du mois de carême, rien n’a vraiment changé, si ce n’est la capacité de résistance à l’endurance des uns et des autres. En effet, les crises de nerfs, les agaçants klaxons et, surtout, la montée sans retenue de la bourse des produits alimentaires sont toujours monnaie courante.

Ni les discours moralisateurs sur le respect d’une éthique, aussi fictive qu’hypocrite ni les rappels à l’ordre des autorités -qui se sont contentées de discours au lieu d’agir- n’ont réussi à avoir un impact réel sur les prix des fruits et légumes, encore moins à réduire le nombre de morts sur les routes.Les scénarios se suivent et se ressemblent. Le constat est partout le même : soit l’Etat est faible et n’arrive même pas à intervenir pour freiner l’élan de certains commerçants, plus criminels que vendeurs, soit il est totalement absent. Et bonjour les dégâts.

Comment ne pas sentir une forte frustration quand dix-sept jours après le début de ce mois sacré, les promesses du gouvernement sont restées lettre morte, même après le coup de sang du président de la République !!Cette manière de faire rajoute à la souffrance de pans entiers de la société. Elle aggrave la situation des démunis auquel le ministre de la Solidarité a préféré la charité à la dignité en poursuivant la distribution du fameux couffin de Ramadhan sans se soucier de la dignité des citoyens.

Pendant ce temps, d’autres Algériens n’ont même pas cette chance d’aller mettre quelque chose dans leur couffin. Ils ont été tués ou se sont tués dans des accidents de la route qui continuent d’endeuiller de nombreuses familles. Loin de diminuer, la situation s’est aggravée pendant ce mois qui devrait être, en principe, un temps de piété et de contemplation. Loin s’en faut. Les excès de nerfs aidant, les violations du code de la route deviennent de plus en plus visibles et mortelles.

Rien qu’à voir les chiffres des différents services concernés -même si, étrangement, les données de la gendarmerie sont souvent différentes de celles de la Protection civile sur une semaine- et vous vous rendez compte de l’effroyable situation qui prévaut sur nos routes. La nouvelle loi relative à la circulation automobile règlera-t-elle un tant soit peu les choses ? Possible. A condition que ceux qui sont chargés de l’appliquer ne seront pas les premiers à la violer, comme c’était le cas pour les retraits de permis.

Par ailleurs, la rentrée scolaire, qui aura lieu la semaine prochaine, et l’Aïd el Fitr achèveront de compléter le caractère spécifique de Ramadhan de cette année. Car, les deux dates, si elles ont un statut différent, ont un point commun : elles impliquent des dépenses hors normes. Faudra-t-il donc attendre la tenue de la tripartite pour espérer une bonne nouvelle ? Il y a un fort risque que cela sera trop tard pour beaucoup.

Par Ali Boukhlef

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