jeudi 13 octobre 2011

Visas, naturalisation, travail des diplômés étrangers… La France continue de durcir sa législation sur les étrangers

La France durcit les conditions d’obtention de la nationalité. Le décret d’application de la loi du 16 juin 2011 est paru, mercredi 12 octobre, au Journal officiel. Il modifie la méthode d’évaluation de la maîtrise du français pour les candidats à la naturalisation. Jusqu’ici, ce niveau était évalué par un simple entretien entre un agent de la préfecture et le demandeur. Désormais, les candidats devront attester d’un niveau de français équivalent à celui de la fin de scolarité obligatoire (16 ans, soit le niveau de la troisième). Ils devront soit fournir un diplôme prouvant leur connaissance du français ou présenter une attestation de niveau de langue délivrée par des organismes qui seront agréés par le ministère français de l’Intérieur.
Cette nouvelle mesure n’est que la dernière d’une série de décision en France et en Europe visant à renforcer le contrôle de l’immigration et de l’installation des étrangers sur le Vieux Continent. Ainsi, depuis le début de l’été, les étudiants étrangers diplômés en France du supérieur ont toutes les peines du monde à obtenir des permis de travail. Les ministres de l’Intérieur et du Travail ont en effet envoyé, fin mai, une circulaire aux préfets qui durcit les conditions d’obtention d’un permis de travail. Plusieurs dizaines de jeunes diplômés, mêmes ceux des plus prestigieuses écoles du pays (les Grandes écoles), pourtant titulaires de promesses d’embauche d’entreprises françaises, se sont ainsi vus refuser leur permis de travail.
S’ajoutent à ces décisions – qui interviennent à quelques mois des élections présidentielles françaises-, les mesures toujours plus draconiennes prises par l'Union européenne pour réduire l’immigration. Dernière en date : l’UE vient de mettre en place la prise automatique des empreintes digitales des demandeurs de visas Schengen et la mise en réseau des ces données entre tous les Etats européens. L’objectif avoué est de lutter contre la fraude, mais aussi de vérifier que le demandeur de visa qui s’adresse au Consulat d’un pays européen n’a pas déjà eu un refus de visas d’un autre pays.
Illustration de ces craintes européennes face à l’immigration, le 22 septembre dernier, la Bulgarie et la Roumanie se sont vues refuser l’entrée dans l’espace Schengen. Les Pays-Bas, pays où l’extrême droite nationaliste a pris beaucoup d’ampleur, ont opposé leur véto, considérant que ces pays ne sont pas capables de combattre les filières d’immigration clandestines.


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