jeudi 13 octobre 2011

Qui se souvient de l'altitude ?

Quand la sélection nationale de football, sous prétexte d'altitude allait faire ses stages de préparation pour les compétitions internationales dans des endroits pas plus hauts que Bouzaréah, on en rigolait de bon cœur, mais on savait que ce n'était pas une histoire de relief. On en rigolait jusqu'à coller le sobriquet «l'altitude» à l'entraîneur qui a fait les meilleurs résultats avec la sélection, mais on ne faisait que… rigoler.

On ne peut pas faire l'affront, surtout pas a posteriori, à Rabah Saadane de ne pas savoir les meilleures conditions techniques et scientifiques de préparation, encore moins de lui reprocher de préférer la faire à l'étranger à «infrastructure égale» plutôt que de rester au pays.

Ceci était bien sûr aussi valable pour les autres équipes nationales comme celle d'athlétisme, notamment, les autres étant privées de ce «luxe» parce qu'on a estimé qu'on ne pouvait pas débourser autant pour tous les sports, même si les ordres de classement répondaient rarement aux satisfactions que nous a valu chaque discipline en matière de résultats et de performance.

Mais tout le mode savait notre indigence infrastructurelle en la matière, puisqu'on ironisait également sur la qualité des espaces choisis par les dirigeants du sport national, souvent de dernière zone et situés dans des pays au niveau de développement douteux. Le problème est que plus de deux décennies après, ça n'a pas changé.

On s'est même permis le «luxe» de jeter des milliards sur les hauteurs de Tikjda pour un centre de préparation dont on a vanté la qualité de l'infrastructure comme le cadre naturel, avant de l'abandonner aux promeneurs et aux… vaches.

On en a parlé comme une fierté, on a fait semblant de faire les choses en grand en invitant deux athlètes français d'origine algérienne pour la promotion et puis, plus rien. Une polémique sur la responsabilité du gâchis entre le COA et le ministère plus tard, on a officialisé … l'abandon, puisque le centre a «organiquement» disparu !

Du coup, quand on entend le ministre des Sports dire avec autant d'entrain que, désormais, il n'y aura plus de préparation à l'étranger, il y a de quoi se demander s'il ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de préparation tout court. Depuis Saadane et l'altitude, on se demande bien ce qui a pu changer en dehors du rafistolage de Baraki et du refuge pour bergers de Tikjda. Mais un «programme de réalisations» est en cours, selon M. Djiar. Soit. Et si ce programme commençait par la honteuse pelouse du 5-Juillet ?

Slimnane Laouari

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