jeudi 13 octobre 2011

Proposition d’une loi sur les symboles de la révolution : Mettre les sigles FLN et ALN à l’abri des “dérives”

À la veille de la commémoration du 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, un groupe de députés, appartenant aux FNA, El-Islah, Ennahda, RND et des indépendants, initie une proposition d’amendement à la loi sur le moudjahid et le chahid.

Les parlementaires ont touché deux articles portant sur les symboles de la Révolution. “La présente proposition de loi vise à compléter le recensement de ces symboles en vue d’étendre et garantir, de manière exhaustive, la protection légale sur tous les éléments des patrimoines historique et culturel de la nation”, explique-t-on dans l’exposé des motifs. L’article 52 de la loi, promulguée en avril 1999, considère comme symboles de la Révolution, la Déclaration du 1er Novembre 1954, l’hymne national, le chahid, le moudjahid, la veuve de chahid, les cimetières de chouhada, les musées de chouhada, les hauts faits historiques et les places et lieux abritant les stèles commémoratives de la Révolution.

À cette liste, les députés veulent ajouter le Front de Libération nationale (FLN) et l’Armée de libération nationale (ALN). Le député Ali Brahimi, mandataire des promoteurs de la proposition de loi, estime incongru de ne pas considérer ces deux sigles comme patrimoine historique de la guerre d’indépendance.

“Grâce au peuple et au FLN-ALN, cette épopée nationale a abouti et sa mémoire mérite d’être protégée par l’État auquel elle a donné naissance”, affirme-t-il. Les parlementaires ne se sont pas limités à cela. Ils proposent une nouvelle disposition, contenue dans l’article 52 bis (ajouté), qui interdit formellement l’utilisation de ces symboles, qui doivent être gardés comme faits d’histoire. “L’usage des mêmes noms, sigles et autres signes distinctifs appartenant aux organisations symboles de la Révolution de Libération nationale est prohibé. Les organisations dont les appellations et sigles utilisent ces symboles sont tenues d’y renoncer dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi.”

En clair, le parti dirigé actuellement par Abdelaziz Belkhadem ne doit plus s’approprier le sigle FLN. Ce dernier devant être protégé, selon M. Brahimi, “des erreurs, fautes et dérives d’intérêts (…). C’est là le seul moyen de cultiver le respect de l’histoire de la nation”. Il précise, dans un communiqué envoyé à la presse nationale, que l’initiative du groupe de députés “totalement étrangère aux conflits internes qui agitent le parti du FLN, n’est nullement dirigée contre ses militants (…). Ils ont leur vision et sont parfaitement en droit de s’organiser autour d’elle dès lors qu’ils ne s’approprient pas le capital commun du combat de tout un peuple”.

Il faut convenir que la démarche des parlementaires relance un débat, déjà engagé par le passé, sur l’opportunité de mettre le FLN, en tant que sigle chargé d’une grande symbolique, au musée. Elle a, toutefois, peu de chance d’aboutir face aux puissants lobbies qui s’attelleront à maintenir l’hégémonie de l’ex-parti unique sur la scène politique nationale.

Souhila Hamadi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire