mardi 20 octobre 2009

Ces rapports d’enquête qui dérangent…

Parce qu’il contient des accusations accablantes contre Israël, le rapport Goldstone n’a pas manqué de soulever une polémique avant qu’il ne put être adopté vendredi dernier par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève. Ce document, qui porte le nom de son auteur, le juge sud-africain Richard Goldstone, accuse Israël de «crimes de guerre» contre la population de cette bande des territoires occupés palestiniens lors de l’offensive militaire sanglante lancée à la fin décembre 2008 en réaction aux tirs de roquettes palestiniennes sur Israël.

La réalité des faits relevés dans ce rapport a entraîné une levée de boucliers des Israéliens et de quelques pays, notamment ceux qui lui sont traditionnellement favorables comme les Etats-Unis d’Amérique. L’objectif étant d’ajourner l’adoption de ce rapport par le Conseil des droits de l’Homme, une adoption, rappelons-le, qui n’a pas d’incidence probante sur le cours des choses si ce n’est qu’elle revêt une symbolique certaine. Passée cette polémique, c’est une autre qui naît avec le débat sur l’examen du document par le Conseil des droits de l’Homme. Une étape autrement plus déterminante car celle-ci pourrait déboucher sur l’ouverture d’une procédure devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre des dirigeants politiques et des hauts gradés israéliens.

D’où le peu de chances que cet examen puisse avoir lieu en raison du refus certain d’Israël de s’y soumettre, aidée de ses soutiens parmi les Occidentaux. Si ces derniers ne se sont pas encore prononcés, c’est, contre toute attente, la Russie qui leur a devancé le pas en annonçant hier qu’elle allait s’opposer à l’appréciation du document par le Conseil de sécurité onusien. Pourtant, Moscou comptait parmi les pays qui ont approuvé le contenu de celui-ci lors de son adoption à Genève.

Rien n’exclut que des pressions aient été exercées sur Moscou pour en arriver là en mettant en avant quelques intérêts non avoués. C’est dire à quel point le droit international peine à se faire valoir sur l’échiquier des relations internationales dominées par la loi du plus fort et dont les contours sont souvent tracés par des rapports de dominance et de sujétion. A ce propos, le rapport Goldstone n’est pas sans nous rappeler tous les atermoiements que connaissent les différents rapports d’enquêtes diligentées par les organes de l’Union européenne (UE) ou encore le Haut commissariat des droits de l’Homme relevant de l’ONU sur les violations commises par le Maroc contre les populations des territoires occupés du Sahara occidental.

A chacune de ces missions d’enquête pour mettre la lumière sur les pratiques des forces de sécurité marocaines, leurs auteurs rencontrent des entraves pour les empêcher d’y parvenir, à travers notamment le refus par les autorités marocaines de leur accorder les visas d’entrée à ces territoires. Autant de pratiques qui entravent surtout l’accès à la vérité et qui n’auraient pu être possibles sans le soutien des plus grandes puissances de ce monde. Celles minoritaires mais qui, de par leur poids et leur influence, ont précisément le droit de vie ou de mort sur le reste de la planète.

Par Mekioussa Chekir

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