mardi 15 septembre 2009

SOS hygiène publique

Le mauvais temps qui pointe le nez dans notre pays prépare le terrain à l’entrée prochaine et de manière massive du virus de la grippe porcine. Celle-ci risque d’être particulièrement ravageuse en raison de l’inexistence d’une des mesures préventives les plus efficientes, établies par les experts, celle de l’hygiène publique.

S’ils ont bien anticipé sur la dotation en vaccins des structures sanitaires du pays à travers l’importation prochaine de 20 millions de doses, les pouvoirs publics ont, en revanche, totalement négligé de se pencher sur la question vitale qu’est la collecte des ordures ménagères et des gravats, pour ne citer que ceux-là.

Le ramassage continue de se faire comme avant, c’est-à-dire d’une manière aléatoire : à chaque coin de rue, à chaque détour d’une piste de campagne s’entassent à longueur de journée des déchets non collectés diffusant leur nuisances, agressant la vue, enlaidissant l’environnement, y compris les lieux censés posséder une valeur touristique ou culturelle.

Le constat est bien triste : elle est tellement omniprésente, en tous lieux et tous temps, que la saleté a été « intégrée » dans le mental des Algériens. Ils ne réagissent plus contre sa présence, vaincus, de génération en génération, par l’impuissance des autorités à dégager les moyens suffisants et innover, à l’exemple de pays développés, en matière de gestion des rejets.

Et c’est la fatalité, perpétuellement nourrie par l’incurie des dirigeants, qui risque d’être mortelle. Il est d’une extrême urgence que tout le monde se ressaisisse, en premier les ministères de l’Intérieur, de la Santé et de l’Environnement, en vue de la mise en place d’un programme – d’urgence dans une première étape – consistant à doter les communes en camions à bennes et en personnel suffisants et installer des poubelles de tous gabarits dans les cités, les rues et devant les habitations.

Des poubelles par dizaines de milliers, plus particulièrement dans les grandes villes, à leur tête Alger. Hormis quelques îlots au centre-ville et sur les hauteurs, cette cité est devenue la proie des ordures, des gravats et de la saleté sur les trottoirs et les façades des immeubles.

Le chaos urbanistique aidant, particulièrement dans les nouvelles banlieues, Alger a perdu l’honneur d’être une vraie capitale. Sa caricature la plus grossière reste la décharge de Oued Smar, montagne de la honte sous le nez des visiteurs étrangers débarquant à l’aéroport international.

Par Ali Bahmane

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