mardi 15 septembre 2009

Gare Aomar rattrape son retard

Une information rapportée hier dans la page régions d’un quotidien national nous apprend que des jeunes inconnus se conduisent en terre conquise dans les espaces de la localité de Gare Aomar et, plutôt que de la fraise ou des figues de barbarie, ils y font pousser des parkings illégaux. «Comme des champignons», dit l’article qui nous explique que là-bas, quand on gare son véhicule, on doit casquer 50 dinars aux fiers à bras si l’on tient à retrouver sa voiture intacte au retour.

Et quand vous tombez parfois sur un «parking» en litige, il arrive que vous soyez contraint de payer les deux prétendants. Et ce diktat lucratif s’exerce «sous le nez et la barbe des forces de l’ordre sans qu’elles ne réagissent», s’étonne l’auteur, appelant «les services concernés» à «agir promptement et de manière efficace afin de trouver une solution à ce phénomène». Ne sont-ils pas des chanceux à Gare Aomar, eux qui ne font connaissance avec ce «phénomène» qu’une décennie après que la géniale technologie du «parking» ait été importée du Maroc puis améliorée chez nous dans le cadre de l’emploi des jeunes.

L’avantage chez nous c’est qu’en l’absence d’un royaume et de son makhzen à qui payer des redevances, ils gardent tout pour eux et ne refilent rien à l’Etat. A Alger, où l’on est toujours devanciers dans les trouvailles pas trop fatigantes mais lucratives, il y a déjà plusieurs années que l’automobiliste se plaint des «parkings illicites», que les journaux rapportent ses plaintes et que le diktat se poursuit.

Exactement comme à Gare Aomar «sous le nez et la barbe des forces de l’ordre». A Alger, on a dépassé ce stade ; aujourd’hui on y fait descendre le business dans la rue un peu comme l’histoire de la révolution «jetez le business dans la rue…». Lorsque le devoir les appelle, nos jeunes répondent toujours présent.

Gare Aomar aura sa part et, quand son moment arrivera, le contenu de ses magasins finira lui aussi par s’étaler dans la rue. Cela ne devrait pas s’arrêter à Gare Aomar et cela devrait faire tache d’huile partout dans la RADP. Une évolution qui rappelle si bien la mise en garde de Ben Bella à son retour d’exil. «On veut marocaniser l’Algérie», disait-il à l’époque.

Par Mohamed Zaâf

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