lundi 14 septembre 2009

Non-assistance à personne en danger

Une fois de plus ce sont des villes et des villages entiers de plusieurs wilayas du sud du pays qui se sont retrouvés sous la furie des eaux suite aux violentes intempéries qui ont affecté ces régions ces dernières 48 heures. Des morts et des dégâts considérables ont été enregistrés suite à ces intempéries qui ont semé panique et désarroi au sein des populations concernées lesquelles ont encore en mémoire les images des drames vécus lors des précédentes inondations qui ont endeuillé ces régions.

Les traces des intempéries, qui ont frappé la ville de Ghardaïa l’an dernier, n’ont pas encore été effacées du décor de la ville et de la mémoire de la population locale que ses habitants se réveillent d’un nouveau cauchemar. Avec à la clé cette lancinante question qui taraude les esprits et qui consiste à savoir s’il s’agit là d’une fatalité à laquelle il faudra définitivement se résoudre.

Les habitants des localités sinistrées, qui pointent un doigt accusateur en direction des autorités locales pour la légèreté avec laquelle elles appréhendent l’arrivée des premières pluies automnales et la saison d’hiver du point de vue de l’assainissement des chaussées et du curage des avaloirs, sont convaincus plutôt du contraire.

A Ghardaïa, les citoyens n’ont pas manqué de s’insurger contre les pouvoirs publics rendus responsables des dégâts causés par les inondations de ce week-end en ne débarrassant pas les amas de gravats et de terre charriés par les intempéries de l’année dernière qui avaient surpris la région.

Par ailleurs, on continue toujours à construire en toute quiétude et impunité au niveau des lits d’oueds en dépit des risques avérés d’inondation auxquels ces habitations anarchiques sont exposées. On ne semble pas vouloir retenir les leçons du passé ! Dans les pays qui se respectent, le travail d’entretien, d’assainissement des voies publiques et de curage des avaloirs s’opère tout au long de l’année et obéit à un cahier des charges qui s’impose aussi bien aux autorités locales qu’aux différents intervenants sur la voie publique, jusqu’aux particuliers qui sont astreints à une réglementation stricte lorsqu’il s’agit d’ouvrir un chantier ou d’effectuer des travaux qui donnent sur la voie publique.

Et puis, il y a cette question que se posent les citoyens depuis que les services de la météorologie se sont mis à communiquer et à diffuser des BMS (Bulletins de météorologie spéciaux) : à quoi servent ces outils d’alerte et de prévention si personne, à commencer par les pouvoirs publics, n’en fait pas l’usage attendu ?

On a vu ailleurs comment autorités et citoyens se mobilisent pour faire face à une intempérie annoncée en déclenchant le plan Orsec, évacuant les habitants exposés, en sensibilisant et appelant la population à la vigilance, en confortant les berges des lits d’oueds à l’aide de digues de fortune faites de sacs de sable, en demandant aux citoyens de calfeutrer leurs portes et fenêtres si des vents violents sont annoncés…

Autant d’actions et de gestes qui sauvent et qui peuvent sinon venir à bout du phénomène, du moins en atténuer considérablement les effets. Savoir et ne rien faire relève de la non-assistance à personne en danger. Mais c’est là un autre débat.

Par Omar Berbiche

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