lundi 14 septembre 2009

Le masque à l’épreuve des «faiseurs» de tabliers

Une nouvelle année scolaire commence. Une autre année chargée de tourments pour des parents qui ont appris à se méfier de ce rendez-vous à haut risque en raison des mauvaises surprises que celui-ci leur réserve. En raison également, et c’est le plus inquiétant pour eux, des nombreux faux pas du système éducatif qui font que la scolarité de leurs enfants emprunte des chemins ardus, avec des résultats souvent décevants. Les vacances terminées, en même temps que le répit qu’elles ont accordé, l’école rouvre ses portes et laisse déjà entrevoir de nombreux problèmes qui risquent de troubler la reprise des cours.

La grippe A (H1N1) pourrait s’y inviter, pour peu que l’on néglige sa propension à se propager et que l’on se croit à l’abri d’une pandémie qui devient imminente avec l’arrivée de la saison hivernale. La sérénité affichée par les pouvoirs publics n’incite nullement à l’apaisement au moment où tous les pays sont sur le pied de guerre et se préparent à faire face à la propagation du virus. Leurs populations savent de quoi il en retourne et n’ignorent pas les précautions à prendre. Chez nous, on croit en la «baraka» et, tout comme pour la crise économique, on pense que le virus de la grippe A(H1N1) ne nous touchera pas.

Ou, dans le pire des cas, nous effleurera à peine. Avec une pareille mentalité, il y a fort à craindre si la grippe porcine se propage. Pas de campagne de sensibilisation en direction des citoyens, notamment les enfants qui devaient, pour la plupart d’entre eux, en savoir plus hier au sein des établissements scolaires. Des cours leur ont été dispensés dans les classes, à travers le territoire national. Ce qu’ils savent d’ores et déjà, c’est que leurs écoles seront fermées en cas de propagation du virus.

Quant aux conséquences d’une éventuelle fermeture, ce sont les parents qui les appréhendent. Le relais serait, certes, pris par la télévision, la radio et Internet, mais il n’est pas dit de quelle façon ces supports seraient utilisés pour être efficaces, ni de quels moyens ils pourraient disposer. Vu les dégâts que pourraient occasionner une telle éventualité chez les élèves au plan de leur scolarité, on ne peut que croiser les doigts et souhaiter que la grippe A (H1N1) cesse de progresser.

L’autre souci de cette rentrée pourrait prêter à sourire s’il n’avait pas réussi à mettre dans la gêne de nombreux parents. C’est la grande affaire qui pourrait même avoir volé la vedette au premier cours de l’année scolaire, et à la grippe porcine elle-même, le tablier. L’instruction du ministre de l’Education nationale imposant deux couleurs bien précises, a provoqué une pénurie de blouses comme on en a jamais connue auparavant, aussi loin que remonte notre mémoire.

Certains chefs d’établissements ont poussé le zèle jusqu’à refouler les élèves qui n’en portaient pas, en attendant de leur faire voir de toutes les couleurs pour tenter de finir le programme scolaire à temps à la lumière du nouveau week-end et de la réduction des horaires. Il faut souhaiter qu’on aura pas à distribuer des masques. Beaucoup n’en bénéficieraient pas.

Par Rachida Merkouche

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