lundi 14 septembre 2009

Brûlante agression

C’est connu et dénoncé. Il y a des femmes battues et trop souvent. Ce jour, l’agresseur est...madame et elle n’y est pas allée avec le dos de la...cuillère!!!

La reprise à la cour d’Alger se fait au rythme d’une aiguille d’une montre lors de douloureuses prolongations voyant une équipe menant petitement et craignant un but égalisateur dévastateur pour la suite de la course vers la qualification de l’équipe. L’arrivée des justiciables se fait discrète. Les paupières lourdes laissent deviner une malvenue veillée, cette veillée ennemie du...jeûne et des...jeunes. Le rôle pour une fois n’est pas lourd. Le trio de juges est en forme moyenne.

Boualem Bekri, le président est franchement heureux d’entrer avec ses deux compères, Amrani et Hellali, Nouredine Lasnami, le procureur général est lui, en superforme. L’audience commence sur un dramatique dossier. Et pour «assaisonner» cet espace, il s’agit de coups et blessures. Entre conjoints SVP.
Et la victime n’est pas madame. C’est plutôt le papa de l’unique bambina de cinq ans, restée avec sa tata at home alors que ses géniteurs croisaient le fer face à la chambre correctionnelle d’Alger dont la composition n’était pas encore entrée dans les affres du jeûne, des veillées, des incidents de jeûne où de jeunes inculpés des fléaux propres à Ramadhan tels la consommation de stups, les jeux interdits, les rixes au marché ou encore les eng...d’embouteillages.

Et si Rafika en a voulu à Abdesslam jusqu’à lui prendre un peu de sa santé par un jet de café chaud, très chaud...c’est que le diable était là !

Et au cours des audiences pénales, le diable, Satan, Lucifer ou si voulez chitane, ne sont jamais convoqués, le parquet ne voulant traiter qu’avec leurs...victimes. Et ce n’est pas ce vieux «loup» de Bekri et ses deux «renards» Amrani et Hellali qui vont faire courbette devant ces victimes du diable et encore moins les pauvres, victimes...diaboliquement manipulées! Il n’y a qu’à suivre les débats du jour pour s’en convaincre!

«Prévenue, pourquoi aviez-vous fait appel? Vous aviez écopé d’une peine assortie du sursis...», demande avec un accent pas encore «ramadhanien», le président de la chambre pénale. «Je ne suis pas contente du verdict. Je suis innocente. Il ment. Je ne l’ai jamais agressé. Il a des connaissances...»

«Taisez-vous! La cour vous demande de garder votre sang-froid et de mettre de côté vos mauvaises et stupides pensées!», tonne le juge qui a retenu que ses deux conseillers voulaient eux aussi savoir de quelles connaissances il s’agit.

«Au fait, de quelles connaissances parlez-vous?», dit d’un trait le président auquel la réponse va permettre d’effacer le moche rictus qu’il affichait devant cette Rafika décidément effrontée. «Dans la police, il a beaucoup de copains», avait répondu le front haut, la prévenue.

«Vous n’avez pas de chance. Votre mari a déposé plainte au parquet. Vous n’allez tout de même pas "éclabousser" la justice?» La dame dit: «Non, M. le président. Mais à deux reprises par le passé, des policiers m’avaient convoquée à huit heures trente. Ils ne m’ont entendue qu’à onze heures trente.» «Nous ne voyons pas le rapport», coupe sèchement le président qui demande à la prévenue de revenir un peu au dossier.
«Etes-vous décidée ou non à répondre?! C’est oui ou c’est non. Vous êtes libre de répondre.

La composition a un dossier sous les yeux et des attendus du jugement que vous n’avez sans doute pas parcouru des yeux...Et surtout n’évoquez pas Satan.» «Hum, hum, mmm», s’échine la femme qui éclate soudain. «Oui! je l’ai agressé. Il m’a trompée à plusieurs reprises...» «Ah bon! vous aviez alors résolu de trancher le litige à chaud...en le brûlant à la poitrine avec un arrêt de travail de vingt-deux jours?», plaisante presque le juge qui cherche beaucoup plus l’apaisement entre deux parents dont l’enjeu est une jolie petite fille mignonne comme tout.
La confirmation du verdict a été annoncée.

Abdellatif TOUALBIA

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