mercredi 9 septembre 2009

Le pétrole descend, l’agriculture monte

Notre économie est en pleine mutation. Les recettes pétrolières baissent tandis que la production nationale augmente. Cette année nos récoltes de céréales ont été 3 fois plus importantes que celles de 2008. Au lieu des 17 millions de quintaux de l’année dernière, nos agriculteurs en ont produit cette saison, 60 millions. Ils ont obtenu, toujours cette année, deux fois plus d’olives que l’an dernier, soit 5 millions de quintaux au lieu des 2,5 millions. Même chose pour les fourrages qui ont doublé cette année passant de 19,5 millions à 40 millions de quintaux.


Arrêtons là les chiffres, pour ne pas vous assommer, et résumons: l’agriculture va bien, merci! Il est plus juste de dire qu’elle va mieux car elle se réveille d’un long coma dans lequel l’avaient plongée diverses pathologies. Elle se réveille parce que la pluviométrie a été bonne, nous dit-on. Pas suffisant, sommes-nous tentés de répliquer.


On en a eu des bonnes pluviométries sans bonnes récoltes. Elle se réveille grâce aux mesures d’accompagnement, d’incitation et de facilitation qui ont été prises, comme l’effacement de la dette des agriculteurs. Comme le crédit bonifié Rfig. Elle se réveille au rythme d’une croissance annuelle de 6% depuis l’année 2000 où fut lancé le Plan national de développement agricole et rural (Pnda-Pndra) qui a permis de gagner plus de 500.000 ha de superficie agricole utile du pays.


Elle se réveille par les projets de proximité de développement rural intégré (Ppdri) dans lesquels sont introduits les contrats de performance. Elle se réveille par les toutes dernières mesures de la loi de finances complémentaire 2009 comme l’exemption de la TVA jusqu’en 2018 sur les locations de matériels utilisés dans la réalisation des silos, chambres froides et laiteries. Pas de TVA non plus sur les moissonneuses-batteuses produites en Algérie. TVA réduite pour les produits phytosanitaires et film plastique.


Ce record de production n’a pas empêché l’Oaic de rester dans le créneau de l’importation pour plusieurs raisons dont la plus évidente est la baisse sur le marché international des prix des céréales. Alors, autant en profiter et constituer des stocks pour les mauvais jours. Les conditions de stockage existent et se trouvent sur les lieux où étaient les Eriad.


Il est clair qu’il ne faudra pas s’arrêter là. Le développement doit être durable. Nous savons par exemple que des mégaprojets agricoles d’opérateurs algériens attendent que soit résolu le problème du foncier agricole. Ce qui semble être le cas puisque le chef de l’Etat a, au cours de la réunion de lundi dernier, instruit le gouvernement d’avoir à finaliser la loi sur la concession agricole, notamment pour l’exploitation des terres du domaine privé de l’Etat.


Si notre agriculture devait rester dans un tel développement durable et nous assurer une sécurité alimentaire réelle tant pour les céréales que pour les viandes et le lait, nous n’aurons plus besoin de rester les yeux rivés sur le cours des hydrocarbures avec ce qu’il charrie comme incertitude, migraine et stress. Parti comme c’est parti, il n’y a aucune raison pour que le défi ne soit pas relevé. Il l’est déjà!

Zouhir MEBARKI

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