mercredi 9 septembre 2009

Lâchers mortels !

Le guide nord-coréen ne sait plus où se mettre, les excuses de son pays se comptent par dizaines. C'est le fait d'avoir atteint le dernier stade d'enrichissement de l'uranium qui l'a mis dans cet état ? Ou en raison du dernier tir de missile nucléaire qui lui a coûté deux mois plus tard de nouvelles sanctions ?

Accusé de brouiller les pistes jusqu'au jour où il annoncerait être devenu une puissance nucléaire - l'Iran et le Venezuela le méritent, selon les vœux de Chavez à la Mostra de Venise -, le régime de Pyongyang a présenté ses excuses à la Corée du Sud pour tout autre chose.

Un lâcher d'eau surprise qui a fait trois morts et trois disparus de l'autre côté de la frontière. Après tout, il y a eu mort d'hommes et il n'est pas convenable de se mettre au bord de la rivière et attendre de voir passer le cadavre de son ennemi. On en connaît d'autres qui doivent se confondre en excuses mais qui sont restés imperturbables face à un autre genre de lâchers, pourtant beaucoup plus pulvérisant que la furie de la rivière d'Imjin.

Devant les députés au Bundestag, la chancelière allemande a déclaré que la mort d'une personne innocente en Afghanistan était une de trop. Mais Mme Merkel ne s'est pas laissé envahir par ses émotions, elle a estimé intolérable de porter un jugement prématuré sur la bavure commise par les forces allemandes de l'Otan.

La patronne de la CDU s'attend-elle à ce que l'enquête que réclament à présent Paris et Londres révèle une piste autre que celle de la bavure ? A moins qu'il soit prouvé que les civils ont servi de bouclier humain au moment de la frappe, cette sale bavure s'est quand même invitée de force aux législatives allemandes.

Ce qui est loin d'être un oiseau de bon augure pour Angela Merkel, 61% de l'opinion publique allemande est pour le retour des soldats à la maison. Elle n'est pas la seule à être confrontée à cette désapprobation populaire, le Britannique Gordon Brown perd le nord à Kandahar.

Que dire de Nicolas Sarkozy qui doit assister aux obsèques des deux sous-officiers tués à Kaboul. Les «trois mousquetaires» résisteront-ils à la pression de l'opinion publique européenne et à la pression des médias pour sauver le «roi Obama», la démocratie occidentale et toutes ses libertés avec ?

Ils viennent de proposer à Ban Ki-moon une conférence internationale sur l'Afghanistan d'ici la fin de l'année, histoire de baisser le niveau de la crue de… sang.

Mais cela ne devrait pas les épargner d'une cascade de critiques, les actes de fraude retenus contre Hamid Karzaï, le Président qui refuse d'être la marionnette de l'Occident, ne se comptent plus sur doigts d’une main. Le recomptage des voix concerne 600 bureaux de vote ! Mille excuses, l'éternel apprentissage démocratique est aussi fait de grandes impostures.

Par Anis Djaad

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