mercredi 9 septembre 2009

Ne jamais dire jamais !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Sarkozy au Brésil. Le président français invente un nouveau concept. Après la visite éclair, la visite…

… Rafales !

Al Hamdoulillah ! La journaliste soudanaise Loubna Ahmed Al Hussein ne subira pas le supplice du fouet. A la place, la justice soudanaise, dans sa grande et islamiste mansuétude, a «adouci» sa peine en la commuant en emprisonnement. Je rappelle le crime immonde, atroce, innommable, ignominieux commis par cette consœur : elle a osé porter un pantalon en public. Depuis l’incarcération de cette dangereuse délinquante à plume, je regarde plus intensément mes concitoyennes dans la rue. Surtout celles qui portent le pantalon. Combien de temps encore ? Et qu’on ne vienne surtout pas me dire que ça n’arrivera jamais chez nous, que ce genre de vilenie ne peut se dérouler dans un pays comme le nôtre. Je rappelle à ceux qui l’auraient oublié et à ceux, plus jeunes, qui l’ignoreraient que les femmes kaboulis portaient la mini-jupe avant l’arrivée dudit «modéré» Massoud et des beaucoup moins modérés talibans. Donc combien de temps encore avant les brigades antipantalons dans les rues d’Algérie ? Pour l’heure, et avant qu’elles ne se voient délivrer d’ordre de mission spécifique à la traque des femmes en pantalon, ces brigades des mœurs chassent déjà, en plein air, en plein jour, sans se cacher et sans vergogne les non-jeûneurs. De plus en plus de témoignages me parviennent par mails. Des messages, véritables SOS dans lesquels des couples surpris marchant ensemble dans les allées d’un jardin ou tout simplement discutant sont sévèrement interrogés par des «agents de l’ordre», souvent sermonnés en public, parfois embarqués, toujours traumatisés. Même chose pour les personnes prises «en flagrant délit» de boustifaille, avec là, un encadrement encore plus musclé que pour les couples. Alors oui ! Libre aux doux rêveurs, à ceux qui ont pris l’habitude depuis 1988 de ne se réveiller qu’au cours du dernier quart d’heure de penser que l’interdiction du port du pantalon faite aux femmes soudanaises ne peut pas transhumer jusqu’à chez nous. Le croire, c’est négliger un fait essentiel, fondamental chez les islamistes : il n’y a pas de chez nous qui tienne. Il n’y a que la terre d’Islam à couvrir du même voile. De Khartoum à Kaboul. Et de Peshawar à Alger. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.

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