mercredi 9 septembre 2009

Et la régulation ?

Les prix sont libres dans une économie de marché, mais en même temps l’État garde un œil vigilant sur tout dépassement qui risque de compromettre l’équilibre des prix et porter atteinte à la paix sociale qui, elle aussi, a un coût.

L’Algérie redeviendra-t-elle à nouveau le “grenier de l’Europe” ? Comment a-t-on fait pour casser l’un des piliers de l’économie algérienne pour faire du pays aujourd’hui l’un des plus grands importateurs de blé dans le monde ? À coup de mesures idéologiques, populistes et anti-économiques, l’Algérie est passée d’un pays de production à un pays de consommation. Les tentatives de réformes engagées pour sauver l’agriculture n’ont pas pu relancer le secteur malgré l’injection de plusieurs milliards de dinars.

Au-delà des scandales qui ont éclaboussé les organismes mis en place pour le développement de l’agriculture, le diktat de l’informel a réduit presque à néant les efforts consentis par les pouvoirs publics en vue de réduire la facture alimentaire. Le poids des intermédiaires demeure un handicap de taille qui empêche toute émergence du secteur et porte un coup sévère à la politique de régulation de l’État qui se retrouve piégée par sa propre logique.

Les prix sont libres dans une économie de marché, mais en même temps l’État garde un œil vigilant sur tout dépassement qui risque de compromettre l’équilibre des prix et porter atteinte à la paix sociale qui, elle aussi, a un coût. Sur cet aspect de la question, les pouvoirs publics n’ont pas pesé réellement sur le cours des évènements et le recours à l’importation des produits, objet de la spéculation n’arrange pas les choses, et ce, pour une seule raison : l’absence des supports de distribution de l’État. Ainsi, les quantités importées et qui sont censées mettre fin à la flambée des prix tombent entre les mains des intermédiaires qui n’hésitent pas à tirer profit de tout.

On l’a vu dans la vraie fausse crise de la pomme de terre où malgré les importations, les prix n’ont pas connu de fléchissements notables sans oublier la polémique créée par les islamistes sur la qualité du produit. L’absence du rôle régulateur de l’État laisse pour ainsi dire le champ libre aux divers spéculateurs et suceurs de sang pour faire régner leurs lois, la nature ayant toujours horreur du vide.

Par : Salim Tamani

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