mardi 13 octobre 2009

Renforcer l’effectif pour figer le système ?

Une grande frustration s’est emparée dimanche dernier de la planète foot algérien au coup de sifflet final du très contestable arbitrage guinéen. La raison est tout indiquée : les Verts n’ont pas pu marquer assez de buts pour aller confiants en Egypte pour le compte du dernier et décisif match de qualification au mondial. On misait sur une large victoire face à une sélection rwandaise loin de constituer un foudre de guerre si le dispositif du onze algérien répondait aux objectifs recherchés.

Le sélectionneur national tient à ne pas lire le message que tout le monde aura compris à l’issue de la victoire à la hussarde arrachée devant la Zambie il y a un mois. Les Verts s’expriment mal depuis le succès contre l’Egypte.

Il y avait pourtant du renfort avec l’arrivée de joueurs techniquement talentueux et athlétiquement impressionnants, à l’image de Maghni, Yebda et Abdoun. Une pause critique s’impose pour poser la question qui déplairait certainement au sélectionneur national.
Faudrait-il reproduire le 3/5/2 et ne pas tenir compte de l’enjeu et du niveau de l’adversaire ?

Le succès étriqué contre la Zambie et la victoire acquise dans la douleur face au Rwanda sont décidemment suffisants pour comprendre que le dispositif privilégié par Saadane est en train de ramener l’Algérie à la case départ. Pourquoi le niveau de jeu des Verts n’a-t-il pas évolué depuis le début des éliminatoires au moment où l’ossature avait été qualitativement renforcée ?

La grande frustration se situe justement dans cette zone : la composante a été enrichie, mais le technicien des Verts ne profite pas vraiment de cette richesse. Oubliant peut-être que le football n’interdit pas de changer une équipe qui gagne. Il y a incontestablement des raisons de se demander pourquoi le 3/5/2 ne permet pas au latéral droit (Bouguerra) de participer à l’animation offensive et pourquoi un des deux attaquants (Ghezzal) vient chercher la balle dans la zone médiane –c’est le rôle des milieux de terrain- alors que le joueur de Sienne n’est pas vraiment bon balle au pied loin de la cage adverse.

A l’exception de quelques moments de présence défensive, Madjid Bouguerra n’aura, hélas, pas servi le plan offensif des Verts qui exige de s’articuler sur un latéral techniquement capable d’inquiéter l’arrière-garde adverse. Matmour pouvait aisément tenir un tel rôle et permettre à Bouguerra de retrouver sa place dans l’axe de la défense en compagnie de Halliche, qui n’arrivait pas à maitriser son territoire, en plus des failles de repositionnement dans la zone de pré-défensive.

La recette était donc de revenir à un 4/4/2 qui donne plus d’équilibre au dispositif avec une assurance défensive et plus d’animation offensive appuyée par une répartition claire des missions dans l’entrejeu. Le retour au 4/4/2 a été différé alors que le logiciel du jour le recommandait. Il y avait l’arrivée du duo Yebda-Abdoun, la suspension de Mansouri et la méforme de Lemouchia.

Tout plaidait pour un divorce d’avec le 3/5/2 de plus en plus source d’inquiétude. Il ne restait que le choix du défenseur à mettre sur le banc de touche. Antar Yahia serait le plus indiqué pour libérer sa place à Belhadj, qui laisserait également celle qu’il occupe maintenant sur le couloir gauche à celui en mesure de relancer, d’animer et d’orienter le jeu. Cela devait générer la chute du 3/5/2 qui empêche la sélection algérienne de bénéficier du talent de certains de ses éléments. Moralité : on peut changer une sélection qui gagne.

Par Amirouche Yazid

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