mardi 6 octobre 2009

Un Salon de l'automobile, pour qui ?

La 13ème édition du Salon international de l’automobile s’est ouverte mercredi dernier dans un contexte bien particulier : Le rêve par une bonne partie d’Algériens d’acquérir un véhicule est tombé à l’eau depuis la décision de suppression du crédit automobile. Les centaines de milliers de citoyens qui y voyaient le seul moyen d’accéder à ce moyen de transport si indispensable à leur quotidien ont déchanté de pouvoir un jour le faire. Du coup, la voiture est redevenue ce luxe inaccessible, insaisissable et si… lointain.

L’incroyable élan populaire qu’avait entraîné l’instauration du crédit automobile n’a d’égal que la longue attente de nombreux Algériens à pouvoir se permettre une des nécessités de la vie moderne. L’annulation de cette mesure qui avait fait le bonheur de tant de foyers algériens donne, désormais, une nouvelle connotation à cette manifestation économique qu’est le Salon de l’automobile en ce sens que la grande majorité de ceux auxquels elle était initialement destinée est absente : les citoyens.

Conséquemment, les banques qui s’étaient portées garantes du paiement de ce «rêve» sont absentes de cette édition dont l’affluence en a considérablement pâti en comparaison des précédentes. Ce qui était, du reste, prévisible étant donné, qu’exception faite pour les curieux, ils sont désormais beaucoup moins nombreux à pouvoir commander un véhicule et le payer cash.

Car, celui qui a les moyens de le faire n’est pas obligé d’attendre le salon pour le faire et ce n’est pas la modeste ristourne qui y sera proposée qui peut être déterminante pour lui. Et quels que soient les arguments développés par le gouvernement, le citoyen a du mal à admettre qu’il soit, encore une fois, sacrifié au nom d’une quelconque politique.

Pour le rassurer, le ministre de l’Industrie, El Hachemi Djaaboub, n’a rien trouvé de mieux que de remettre au goût du jour ce qui n’est jusqu’ici que l’illusion d’une «voiture algérienne», produite en Algérie. Car, au-delà de la légitime ambition de se lancer dans une industrie inédite et forcément rentable, il n’est pas évident d’accueillir cette énième promesse avec toute la bonne foi et la crédulité qu’elle est supposer susciter : l’infructueux épisode de l’usine de montage de voitures à Tiaret est de nature à désappointer les plus optimistes.
Lancé pendant la décennie précédente, le projet Fatia a été enterré aussi vite qu’il a vu le jour. Le crédit automobile n’ayant pas encore été lancé à l’époque, le citoyen s’est mis à rêver de cette voiture «made in Algeria» qui lui serait naturellement plus accessible que celle importée. Il finira par comprendre que cela n’est pas pour demain.

Aujourd’hui, il se retrouve dans la même situation, une décennie plus tard : on lui fait miroiter le mirage d’un projet 100% algérien dont les contours se dessinent mal pour le moment. En même temps, il voit de plus en plus s’éloigner son objet de convoitise tel qu’il l’aspire, celui importé en vagues du temps béni du crédit. Mais cela, c’est déjà… du passé.

Par Mekioussa Chekir

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