mardi 6 octobre 2009

La vérité si je mens (3)

Ceux qui s'attaquent aux origines du Président Obama ne se cachent plus derrière leurs allusions ségrégationnistes. Elles ont tendance à devenir de plus en plus précises, l'Amérique ne sait plus faire taire ses vieux démons racistes. 

Ceux-là replongeront-ils dans leur léger sommeil si le projet de réforme de la santé venait à être déclaré mort-né ? S'ils veulent ne pas se rouler les pouces d'ici-là au jour de vote du Congrès, ils n'auront qu'à internationaliser leur haine.

L'exporter en République islamique d'Iran où une information vient de faire l'effet d'une bombe atomique. A coup sûr, ils oublieront le «bronzage» de Barack Obama. Président célèbre pour ses vœux à effacer l'Etat hébreu de la carte, à défaut de le déplacer quelque part sur le Vieux continent, Mahmoud Ahmadinejad pourrait avoir des origines juives !

C'est du moins ce que le Daily Telegraph vient de révéler dans ses colonnes. Et c'est loin d'être un canular, ce quotidien britannique n'est pas classé dans la catégorie people.

Vient-il de réussir le scoop du siècle ? Trop tôt pour le dire. Ce qui est par contre surprenant, c'est la date à laquelle sa direction a décidé de divulguer cette renversante information.

Car celle-ci aurait pu être divulguée au lendemain du meeting électoral (mars 2008) durant lequel le Président iranien avait brandi son passeport.

Il aurait fallu presque huit mois pour se rendre compte que le document cachait une véritable mine d'or. Un simple agrandissement aurait fini par dévoiler que la famille Ahmadinejad portait un autre nom, Sabourjian. Plus juif que celui-ci, ça ne devrait pas exister. Une brève mention sur le passeport du fils du Président suggérerait en outre que sa famille a changé de nom au moment de sa conversion à l'islam.

Soit juste après la naissance de Mahmoud Ahmadinejad. En effet, celui-ci n'a jamais dissimulé le fait que sa famille avait pris un autre nom lors de son déménagement à Téhéran dans les années 50, mais il n'a jamais pris la peine d'en expliquer la raison.

Toujours selon le Daily Telegraph, un blogueur, du nom de Mehdi Khazali, a été arrêté l'été dernier pour avoir osé répandre sur la toile l'idée d'une enquête sur les origines de l'ultraconservateur en chef. Si celles-ci s'avèrent être autres que chiites, cela risque de soulever non pas la vague verte mais toute la chaîne montagneuse de l'Alborz.

Déjà que les analystes se sont mis à décoder les propos anti-juifs jugés trop obsessionnels chez Mahmoud Ahmadinejad.

C'est par le biais de ses insistants assauts verbaux qu'il tenterait d'écarter toute suspicion au sujet de ses liens supposés avec les juifs.

Il n'aurait pas d'autre choix que d'enchaîner ses attaques, la moindre de ses vulnérabilités offrirait une large brèche où s'engouffreraient non seulement les tenants du réformisme mais aussi ceux de son propre camp. Info ou intox, beaucoup saisiront cette chance au vol pour démontrer que tout ce qui brille n'est pas or et tout ce qui crie n'est pas chiite.

Mais réfléchiront-ils à tête reposée au pourquoi de cette inquisition de la part d'un titre de la presse britannique, et pourquoi maintenant ? Nul n'est dupe en Occident, tout le monde sait que la prétendue dissimulation de ses origines juives lui sera fatale.

Contrairement à la levée du soi-disant secret sur l'existence de la centrale nucléaire de Qom dont Barack Obama était au courant depuis des lustres.

Finalement, cette tentative de porter le coup de grâce par les «trois mousquetaires» à Pittsburg n'a pas été fatidique pour le pouvoir de Téhéran.

Les inspecteurs de l'AIEA pourront visiter, comme bon leur semble, l'usine de Qom à partir du 25 octobre prochain, le voyage de leur patron en Iran étant qualifié de succès. Ne reste plus grand-chose pour tenter de déstabiliser le régime de Téhéran en place.

Si ce n'est prétendre que le Président Ahmadinejad pourrait être un très très lointain cousin du Président Sarkozy. Cela peut toujours servir en cours de négociations.

Par Anis Djaad

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