mardi 6 octobre 2009

Momo ! Bienvenue au Club Med !

 
Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

A quoi reconnaît-on un magistrat français ?

A sa résidence secondaire au Maroc !

C’est Hattab et El-Para qui vont être contents ! Ils vont se sentir moins seuls nos deux émirs tangos fantômes. Un troisième larron va les rejoindre dans cette zone d’Algérie à la géographie si particulière, à la topographie si bizarre, au climat si unique, aux paysages si flous et si indéterminés, j’ai nommé l’A. T., l’Atlantide des Tangos. Dans cet endroit où vivent si bien Hattab et El-Para, va apparemment débarquer leur pote Mokhtar Belmokhtar. Moi, toujours aussi curieux et excité comme un puce, j’ai voulu savoir qui était ce Mokhtar Belmokhtar, tango sur le point de déposer les armes et de soulever le gros lot de l’amnistie. Bon ! Dans un premier temps, ce que j’ai découvert ne m’a pas étonné outre mesure. Je le soupçonnais déjà : les parents de Mokhtar Belmokhtar ont ou avaient certainement des qualités, mais sûrement pas celle de l’originalité. Parce que prénommer son fils Mokhtar lorsque celui-ci porte déjà le nom de Belmokhtar, on se dit «en voilà deux de parents qui ne se sont pas foulés la rate !» Mais bon, vu le calibre du monsieur, ce n’est pas cela le plus important. J’ai donc fouillé encore, et j’ai trouvé sans trop de peine le CV de M. B., alias Momo, alias Mokhtar Belmokhtar. Plutôt chargé. Lourd même. Très lourd. Le mec a été condamné à mort six fois. Il est derrière l’assassinat en 2006 de 13 douaniers dans la région d’El-Menaâ. Il est aussi directement impliqué dans l’assassinat en 1996 du commandant du secteur militaire de la wilaya de Ghardaïa. Infatigable besogneux du massacre et de l’assassinat, M. B., alias Momo, alias Mokhtar Belmokhtar, devrait donc venir poser ses frusques dans le Club Med’ des frères barbus dans les tout prochains jours. Et tout comme pour ces copains Hassan et Abderrezak, on devrait vivre le fameux scénario du tango arrêté, mais dont on ignore où il se trouve vraiment. Des juges pas au parfum le convoqueront lui aussi devant la cour, le condamneront, mais lui ne se présentera jamais, ne sera jamais présenté par quiconque, car résident VIP de l’Atlantide des Tangos. Je ne veux pas perturber la quiétude extraordinaire de ce monde à part, venir comme un cheveu même pas gras dans cette soupe si généreusement servie aux frères des montagnes, mais je pose tout de même la question qui brûle ma bouche pas encore complètement cousue : comment peut-on négocier avec Momo, Mokhtar Belmokhtar, une quelconque réédition et une amnistie alors qu’il a derrière lui l’âme encore errante et non apaisée de 13 douaniers et d’un commandant de secteur miliaire ? Et là, je ne parle que de son palmarès «officiel». Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

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