mardi 6 octobre 2009

Démocratiser le FMI

L’ordre financier mondial sous l’hégémonie des pays du Nord pourra-t-il sous l’influence de la doctrine libérale américaine freiner les pratiques bancaires spéculatives dont les dérives sont à l’origine de la grave dépression économique actuelle ?

Karim Djoudi, le grand argentier du pays, et Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie, qui ont participé à Istanbul aux réunions annuelles d’automne du Fmi et de la Banque mondiale, ont réussi à faire passer le message des pays du Sud : une meilleure répartition des dividendes d’un retour à la croissance et une meilleure représentativité des pays en développement au sein du Fonds monétaire international. Ils relaient la voix des grands pays émergents comme le Brésil qui appelle à une démocratisation du fonctionnement des institutions financières issues des accords de Bretton Woods.

Le Sommet du G20 de Pittsburgh a répondu très partiellement à ces attentes : une modeste attribution de 5% des droits de vote aux pays émergents les plus dynamiques au sein du FMI. L’ordre financier mondial n’a été ainsi nullement bouleversé. On n’a distribué qu’une infime partie du gâteau. Ce système a été plutôt conforté : la prédominance des droits de vote des États-Unis au sein du Fonds n’a pas été touchée.

Dans cette nouvelle architecture financière mondiale qui se dessine, les pays pauvres ou en développement, qui forment la grande majorité des États de cette planète, continueront de subir les décisions des pays riches. Pourtant, l’hémisphère sud a le plus souffert des effets de la crise financière mondiale. En effet, la tempête financière a remis en cause les objectifs de développement humain à atteindre en 2015 dans la plupart des pays du continent africain.

En outre, le critère de représentativité selon son poids dans l’économie mondiale est discutable. Car il permet à un cercle restreint d’États de privilégier leurs propres intérêts et de placer au second rang les questions de la contribution des pays riches à la lutte contre la pauvreté dans le monde ou d’une sortie de crise élargie à l’ensemble des continents.

Par ailleurs, si le FMI a été conforté dans son rôle de régulation et de supervision du système financier international, la question de son efficacité dans la prévention des crises financières mondiales et des risques systémiques a été, nous semble-t-il, éludée. Le Fonds n’a pas réagi à temps aux premiers indices d’un krach de la finance mondiale.

Enfin, un tel ordre financier mondial sous l’hégémonie des pays du Nord pourra-t-il, sous l’influence de la doctrine libérale américaine, freiner les pratiques bancaires spéculatives, dont les dérives sont à l’origine de la grave dépression économique actuelle ?

Par :Khaled R.

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