Une nouvelle ère s’annonce dans la relation des citoyens algériens avec l’administration. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M.Yazid Zerhouni, parle de «révolution» dans cette relation. Le mot n’est pas très fort. En 2015, dans cinq petites années, les Algériens n’auront plus à renouveler leur carte d’identité ni leur passeport. Ces deux documents leur seront délivrés une seule fois dans leur vie.
Finies donc la course des guichets, les interminables queues et l’humeur massacrante des préposés! Au-delà de ces deux documents qui vont être numérisés, c’est la deuxième étape de cette «révolution» qui retiendra aujourd’hui notre attention. Il s’agit du fichier national de l’état civil. Numérisé, lui aussi, sa constitution profitera précisément de l’établissement de la carte d’identité et du passeport biométriques.
Elle en découlera plus exactement. On comprend mieux maintenant pourquoi et après avoir été maintes fois annoncée par le passé, l’opération d’informatisation de l’état civil a été à chaque fois repoussée. Un report bien pensé puisqu’il s’agissait pour le gouvernement, une fois les exigences de l’OCI posées et qu’il fallait respecter, de profiter de la banque de données qu’allaient alimenter les fichiers du PBE (passeport biométrique et électronique) et de la Cnibe (carte d’identité numérisée).
Il suffira de faire basculer les informations contenues dans le nouvel extrait de naissance spécial appelé «N°12-S» qui sera signé par le président de l’APC lui-même et exigé pour le PBE et la Cnibe pour obtenir le fichier national de l’état civil. Le recours à des logiciels simplifiera toutes ces opérations. Voilà pour l’aspect technique et organisationnel de cette numérisation. Pour les avantages attendus de cette modernisation et sans être dans les secrets de l’administration, ils sont multiples.
Ils vont de la préservation des archives de l’état civil papier dont les registres se dégradent à chaque manipulation, jusqu’à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Entre les deux mille autres avantages secondaires oserions-nous dire, bien que d’importance.
Ce n’est pas sans raison qu’au plus fort de leurs actions dans notre pays, les terroristes délestaient les citoyens qu’ils agressaient de leurs papiers d’identité.
Ce n’est pas sans raison non plus que des archives d’état civil aient été brûlées par ces mêmes terroristes dans certaines communes de l’intérieur du pays. Ces raisons étaient dictées par des besoins de falsification et d’usurpation d’identité mais aussi par la volonté de destruction d’un patrimoine national où la mémoire et la sécurité sont indissociables. Moins graves mais préjudiciables sont ce qu’on a appelé plus haut les avantages secondaires. Citons au moins deux exemples.
Celui des registres du commerce qui ont pu être établis au nom de personnes décédées par des affairistes véreux. Ou encore celui des faux certificats de décès pour faire cesser une action pénale en cours devant la justice. Cette opération de numérisation peut se résumer en deux mots: c’est tout à la fois une oeuvre d’assainissement et de sécurisation à grande échelle. Notre pays s’installe durablement dans le développement.
Zouhir MEBARKI
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