jeudi 10 septembre 2009

Un million de raisons pour…

Très sérieux dossier que ce défi du million de logements qui revient pour les cinq années à venir. Curieux aussi dans le sens où tout semble virtuel en l’absence d’arguments matériels et autour duquel, du moins, foisonnent toutes les déclarations positives possibles mais aussi dans la foulée d’autres encore plus contradictoires, très souvent formulées par les... mêmes acteurs.

Sans conteste l’Algérie présente, d’est en ouest et du nord au sud, toutes les caractéristiques d’un immense chantier à ciel ouvert. Les besoins en logements exprimés ou non compte tenu de la démographie galopante sont, quant à eux, bien réels. Comme n’ont cessé d’être réelles les difficultés d’abord et la disponibilité des moyens humains et des compétences techniques pour les surmonter.

En avril 2008, le ministre de l’Habitat faisait part de son scepticisme, à juste titre sans doute, des capacités «...des entreprises nationales» envisageant l’appel encore une fois à celles étrangères pour les projets restants, voire les RAR, considérant qu’elles (les entreprises nationales) «sont loin de répondre aux normes universellement admises...non en mesure de répondre à la gamme offerte par nos programmes». Cela même si l’intervention des entreprises étrangères dans le créneau est pratiquement insignifiante.

Noureddine Moussa, à son tour, a eu un tête à tête avec le président de la République et est conscient maintenant que plus que jamais que les engagements pris par le président de la République dans le cadre de la campagne électorale sont appelés à être suivis d’effet.

Il demeure toutefois insuffisant aux yeux d’Abdelaziz Bouteflika de n’aborder la question du million de logements que sous l’aspect arithmétique, ses exigences allant plus, ce qui au demeurant est légitime pour ne pas dire tout simplement du domaine de l’ordre normal des choses, qu’un cadre de vie idoine doit accompagner ces programmes tel tout d’abord que la livraison de logements répondant aux normes mais aussi l’éradication de cette plaie qu’est l’habitat précaire ou encore le phénomène des logements livrés sans qu’ils ne soient inachevés.

L’Etat, comme il n’a eu de cesse depuis une dizaine d’années, à travers une politique soutenue, investit des moyens financiers pharaoniques, autorisant, facilitant et contribuant à la mise en place de tous les mécanismes à même de garantir la concrétisation des objectifs pour peu que les citoyens gardent l’espoir de bénéficier d’un droit que garantit sans exclusive la constitution même si, pour le président de la République, la priorité des priorités va aux catégories sociales défavorisées. Cette omniprésence est néanmoins parfois battue en brèche par des pratiques et autres comportements interlopes périphériques, conséquences en général de la corruption au moment de la distribution des logements dont la destination est dévoyée et de la spéculation en matière de disponibilité des matériaux qui freinent dramatiquement l’avancement dans les livraisons.

En tout état de cause, si le programme du million de logements (2004-2009), en dépit de toutes les contraintes ayant prévalu, a été réalisé et livré il n’y a pas de place pour de quelconques arguments qui justifierait un échec pour le quinquennat 2009/2014. La spéculation ne cessera certainement pas et il appartient toutefois aux acteurs concernés entre pouvoirs publics et promoteurs de trouver les solutions idéales si ce n’est pour l’éradiquer et l’annihiler au minimum.

Par A. Lemili

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