jeudi 10 septembre 2009

ENTV, de qui se moque t’on ?

On prend les mêmes et on recommence ! C’est apparemment une devise jalousement soignée et pratiquée par l’unique à chaque avènement du mois de carême. Depuis des années l’on a eu droit aux mêmes visages, les feuilletons “dramatiques”, des sitcoms, les séries humoristiques qui ne font jamais rire, les même recettes culinaires qui n’ont rien à voir avec le pouvoir d’achat du citoyen, bref une redistribution de rôle qui fait de l’unique, une télévision boudée, nageant dans un océan de médiocrité.

Que peut-on alors dire du programme spécial Ramadhan préparé, cette année, par la télévision algérienne sinon que le téléspectateur est, pour la énième fois, resté sur sa faim. L’ENTV qui fonctionne grâce au fonds du contribuable n’a pas dérogé à la règle. Pire encore, elle s’est même “professionnalisée” dans la médiocrité régie, à l’occasion, en critère de sélection des produits diffusés. L’illustration parfaite d’un tel désastre n’est autre que la série “Souk El Hadj Lakhdar” présenté comme un grand succès par les adeptes de l’imperfection.

La série qui n’a pas absolument rien de comique présente le citoyen comme une bête féroce qui va à la chasse chaque jour que Dieu fait, loin de chercher les moyens, la finalité est de satisfaire son égo. Pour Lakhdar qui n’a rien de Hadj que le nom, l’algérien est un anarchique qui crie partout et pour n’importe quelle raison, le marché est un grand bazar où s’entre mêlent tous les vices et défauts d’une société de consommation.

Au 17ème jour du mois de carême, il n’y a que Sidna L’hadj Lakhdar qui est “pieux” puisque tous les épisodes présentent les autres “comédiens” qui voleur, l’autre menteur et j’en passe sur les vociférations qui font l’essentiel du “scénario” inexistant laissant ainsi libre à l’improvisation. Après avoir agressé les téléspectateurs par une série “suffocante” l’ENTV sert Akhtini de Mourad Khan et Dahka ou Laâba de Sofiane Dani. L’on y regarde, médusée, surpris difficile de se situer encore moins de rire.

L’on finit même par se demander : mais comment osent-ils faire ça tellement le niveau touche vraiment le sol. Absence d’un vrai scénario, réalisation technique défaillante et des prestations complètement ratées, la suite du programme ramadanésque présenté par l’unique, feuilletons algériens entre autres, finit toujours par convaincre les plus fidèles d’appuyer sur la… Télécommande laissant ainsi l’ENTV et la mauvaise humeur qu’elle imprime, l’on aura juste après l’impression de se libérer d’un lourd fardeau.

Après avoir subi ces ratages successifs, on se rendra même compte qu’au lieu de servir d’outil de divertissement, l’unique est beaucoup une source de stress et d’angoisse. Zapper est d’ailleurs un sursaut salvateur “heureusement la parabole est là, sinon…” commente plus d’un. Fini donc le temps du monopole de l’unique.
Les Algériens se sont adaptés aux règles de la concurrence car le champ audiovisuel est plus que jamais ouvert aux centaines de chaînes satellitaires qui offrent aux téléspectateurs une facette de programme où la qualité est le seul maître mot, il est temps pour notre pays de suivre le pas de cette ouverture en libéralisant le secteur de l’audiovisuel, la décantation interviendra juste après.

Omar Zeghni

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