jeudi 10 septembre 2009

Eviter la débandade ?

L’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France appellent à la tenue d’une conférence internationale sur l’Afghanistan avant la fin de l’année pour «établir de nouvelles perspectives et de nouveaux objectifs en matière de gouvernance, d’état de droit, de sécurité et de développement économique et social en Afghanistan». Ils parlent comme si auparavant leur agression militaire avait d’autre objectif annoncé à part donner une leçon au mollah Omar parce qu’il ne voulait pas livrer Oussama Benladen, son hôte et ancien chouchou des services américains, à l’ancien président Georges Bush.

Depuis, le mollah Omar et son hôte courent toujours et Bush a été sacré «tête à godasses» après sa découverte d’armes de destruction massive en Irak. Berlin, Londres et Paris parlent de bonne gouvernance alors que le pays essuie une scandaleuse fraude électorale, qu’il ploie de plus belle sous des tonnes d’opium, produit d’une culture qui opère un retour aussi irrésistible que celui des talibans. Une conférence qui ne changera pas grand-chose au cours d’une guerre dont l’issue était en réalité connue d’avance.

Et si, à son commencement, les pays qui y sont engagés refusaient d’envisager l’échec, aujourd’hui les voix responsables ne parlent que de çà ! Jusqu’au commandant des forces américaines en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, qui confiait hier au Wall Street journal que les talibans ont pris le dessus dans le pays. Un général britannique affirmait il y a quelques jours que l’OTAN n’allait pas gagner la guerre.

Kai Eide, représentant de l’ONU, n’en pensait pas moins : «Nous savons tous que nous ne pouvons pas gagner militairement», disait-il. Un rapport des services américains publié récemment par le New York Times notait que le pays était plongé dans une spirale négative et qu’il est peu probable que son gouvernement soit en mesure de contrer les talibans.

Hamid Karzaï n’a pu que confirmer : « Nous n’avons pas réussi à apporter la paix (…) et nous n’avons pas vaincu le terrorisme», avouait-il lundi dernier au Figaro. Les talibans ? Conférence ou pas, ils disent qu’ils sont chez eux et qu’ils ne négocieront pas tant que les forces étrangères n’auront pas quitté pas le pays.

Par Mohamed Zaâf

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