mercredi 16 septembre 2009

Renault et le syndrome du mur

La Fédération internationale de l’automobile a rassuré, hier, le directeur de Renault face à l’accusation de son pilote de formule 1, Nelson Piquet Jr. Elle lui promet tout simplement ce qu’elle appelle «l’immunité» alors qu’elle lui offre en réalité l’impunité. Une offre qu’elle assortit à une condition, une seule: que le directeur de Renault dise la vérité, rien que la vérité.

C’est tout. Alors M.Pat Symonds (c’est ainsi que s’appelle le directeur de Renault en question) dites-la, cette vérité! Vous n’avez plus rien à craindre même si vous avouez avoir ordonné à Piquet de foncer sur le mur pour favoriser la victoire d’Alonso au Grand prix de Singapour en 2008! Vous ne risquez rien de la FIA, elle roule pour vous. Tant pis pour Piquet père et fils, les pôvres, cela leur apprendra où mettre dorénavant les pieds! Vouloir se mesurer à Renault, non mais? En voilà des façons! Les coups fourrés dans les sports de compétition mondiale ne sont pas des jeux pour enfants.

Il faut avoir fait tous ses «vaccins». Ceux de l’entourloupe, de la triche et de l’esbroufe réunis pour prétendre se mesurer aux dirigeants actuels de Renault. Ils sont tellement forts ces dirigeants que celui qui représente la firme en Algérie n’a rien trouvé de mieux à servir aux journalistes qui lui demandaient pourquoi ses patrons avaient subitement décidé d’annuler leur investissement en Algérie, que cette débilité: «Connaissez-vous un équipementier automobile en Algérie qui sache fabriquer une pièce selon les normes?».

Débilité parce que ces «équipementiers» devaient certainement exister lorsque Renault avait une première fois annoncé son investissement avant de faire volte-face. Ce n’est qu’à ce moment-là que ces «équipementiers» ont disparu. Il ne faut pas rigoler, ces messieurs de Renault étudient sérieusement leur dossier avant de décider. La preuve? Ces messieurs viennent de réussir leur affaire du siècle. Ils vont produire des voitures électriques en Israël. Pour un carnet de commande de 35.000 promesses d’achat.

La décision est prise malgré tout. Malgré aussi l’absence des bornes de recharges (stations-service spécifiques) donc de réseau de distribution. 35.000 véhicules méritent l’investissement, alors qu’en 6 mois seulement de cette année Renault a écoulé en Algérie 31.000 véhicules. Quand on vous disait qu’ils sont sérieux chez Renault. Ils n’investissent que là où il faut. D’ailleurs, ils viennent d’agréer leur 55e distributeur à Alger. Pour Renault, notre pays n’est bon que pour y déverser sa camelote fabriquée dans les ex-pays de l’Est.

A vrai dire, le renoncement de Renault à investir en Algérie s’explique: il s’intègre dans la stratégie du «syndrome du mur» très chère à la marque. Parlez, MM de Renault-Algérie, dites la vérité et nous vous promettons «l’immunité». Dites-nous que vous êtes de ceux qui pousseraient bien volontiers notre économie droit dans le mur? Nous le savons si bien que nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas supporter la vue de votre losange sur nos routes.

Zouhir MEBARKI

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