mercredi 16 septembre 2009

Dieu qu’ils m’ont manqué !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
En tournée d’inspection à Blida, Benbouzid a déclaré : «Tout n’est pas noir dans le secteur de l’éducation. » Je suis tout à fait d’accord ! Tout n’est pas noir. Y a aussi du…

…rose, du bleu...

Un événement majeur est passé quasiment inaperçu. Trop occupés que nous étions avec ces histoires de tabliers et de farandole des couleurs, nous nous sommes rendus coupables d’un grand ratage. Alors, soyons humbles et redonnons à cet événement éclipsé la place qui doit être la sienne dans le concert polyphonique de nos préoccupations quotidiennes : LE SENAT A ADOPTE LUNDI A UNE ECRASANTE MAJORITE LA LOI DE FINANCES COMPLEMENTAIRE 2009. Je vous avais prévenus ! Il s’agissait bien d’un méga-moment. Le retour des députés et sénateurs leveurs de bras. On ne peut décemment rater de tels shows, on ne peut en aucun cas les passer sous silence. Tout le pays, patrons et petits emprunteurs, a débattu férocement de cette LFC 2009, des candidats à un crédit à la consommation ont clamsé, victimes de crise cardiaque à l’annonce de la suppression des formules financières en usage jusqu’alors, et les députés et sénateurs, eux, entrent dans leurs salles de levage des mimines, imperturbables, imperméables, insubmersibles aux larmes et aux détresses citoyennes et font la seule chose qu’ils sachent faire avec un professionnalisme exemplaire : dire oui ! Dire d’accord ! Dire enaâm ! J’avoue, avec un petit pincement au cœur, que ces «messes du oui» m’ont manqué cet été. Ne plus voir 3 mois durant une forêt de bras s’agiter vers les cieux étoilés de l’APN et du Sénat, ne plus bénéficier du spectacle unique d’un journal télévisé s’ouvrant sur l’inénarrable séance de gymnastique parlementaire dont la particularité est de fortifier les épaules, les bras et les comptes en banque, cela a provoqué en moi un manque. C’est dans ce genre de situations, en pleine privation que l’on se rend compte que l’on est devenu addict, accroc. J’ai failli y passer ! Je ne dois mon salut de drogué qu’au retour in extremis de mes sauveurs, les élus du peuple. Merci aux députés et aux sénateurs pour ce sauvetage, pour ce geste, pour cette main tendue. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L.

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