mercredi 16 septembre 2009

Il pleut, c'est toujours dangereux

Il a encore plu et il va encore pleuvoir à l'ouest du pays. L'automne vient de frapper à nos portes sur le calendrier mais il fait encore assez chaud pour que soient tenues à distance respectable les appréhensions d'un changement dans le ciel, qui n'est jamais sans péril.

L'été a été particulièrement caniculaire et il n'a peut-être pas tout à fait tiré sa révérence pour que les esprits s'installent définitivement dans une autre saison.

Mais les caprices du temps sont parfois imprévisibles et les catastrophes aussi. On sait depuis longtemps qu'un malheur ne vient jamais seul, avant de découvrir, dans la douleur, qu'il n'arrive jamais par hasard. Des pluies de fin d'été, qui auraient pu faire la joie d'ados offrant au ciel leurs poitrines nues dans un mélange de défi et d'insouciance, ont fait des dégâts. Pire, il y a eu morts d'hommes.

Bien sûr, la nature est ainsi faite et le niveau de maîtrise auquel est parvenue la technologie en la matière est encore loin d'éloigner tous ses dangers, y compris dans les pays les plus développés. Mais on ne meurt pas «comme ça», sans que les survivants ne posent de questions.

Les mêmes, depuis des années, chaque année. On pose les mêmes questions parce qu'on meurt pour les mêmes raisons : des systèmes d'évacuation obsolètes ou inexistants, des habitations précaires qu'on n'a pas fini d'éradiquer, des moyens de secours archaïques, un niveau de prévision proche de celui de Madame soleil et une prévention au petit bonheur la chance.

Il y a eu Bab El Oued et on a dit «plus jamais ça». Et il y a encore eu ça. Djanet et puis Ghardaïa. On en a peut-être oublié entre les deux.

Tous les drames n'ont heureusement pas tous atteint la même ampleur, mais il n'y a pas de seuil tolérable dans la mort, a fortiori quand on sait que c'est largement évitable.

Il a encore plus la semaine passée et il y a eu d'autres morts, d'autres pauvres qui ne pouvaient quand même pas affronter le ciel tous seuls.

Parce que de Ghardaïa, on n'a même pas tiré la plus piètre des consolations. Comme Bab El Oued, la pentapole miraculée du M'Zab n'a même pas servi à ce à quoi servent les tragédies : prévenir et pourquoi pas éviter d'autres. Il a plu il y a une semaine sur la steppe et il pleut encore depuis hier. Sérieusement, d'après les prévisions qu'on est obligé, une fois n'est pas coutume, de croire.

Slimane Laouari

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