samedi 26 septembre 2009

Le chemin de l’autosuffisance

Nous sommes sur la bonne voie. Nous commençons à produire ce que nous consommons. Enfin, presque. Pour les céréales cela vient d’être confirmé. Le ministère de l’Agriculture a annoncé jeudi dernier que la récolte 2008/2009 est de 6,1 millions de tonnes. Nos besoins sont estimés annuellement entre 6 et 8 millions de tonnes. Ce qui explique le programme d’importation de l’Oaic. L’office a acheté à l’étranger en juillet dernier, 500.000 tonnes qui s‘ajoutent aux 150.000 tonnes achetées un mois auparavant.

Ce qui donne un stock de 7 millions de tonnes environ. Ce qui est «appréciable» pour reprendre le terme du rapport du ministère. Sans plus. Pas de quoi dormir sur nos lauriers et croire que l’on peut «se remettre au lit». Pour plusieurs raisons. La première est évidemment d’ordre démographique. La seconde est que nous sommes l’un des plus grands consommateurs de céréales au monde. 200 kilos par an et par habitant. Il ne faut pas oublier enfin le rôle majeur de la pluviométrie qui est loin d’être constant d’une année à l’autre. Donc, nous sommes certes sur la bonne voie, mais nous ne sommes pas encore «arrivés».

Ce n’est pas d’un sprint de 100 mètres qu’il s’agit mais d’une course de fond. Des moyens, beaucoup de moyens ont été consentis par l’Etat. Financiers et matériels. On serait tentés de dire aussi humains puisque des emplois ont pu être ainsi créés. Cette participation de l’Etat doit se poursuivre avec un accent particulier pour la recherche et la formation. Elle doit se poursuivre comme doivent être évitées les «fausses joies» que veulent nous donner nos statisticiens comme ceux du Cnis (Centre national de l’informatique et des statistiques).

Ils viennent de nous apprendre que notre facture d’importation en produits alimentaires a baissé. Ils précisent qu’elle est passée de «749 millions de dollars en août 2008 à 402 millions de dollars le même mois en 2009, soit une baisse de 46,33%». Soit. Mais sans mentionner les quantités importées. Sans préciser non plus les fluctuations du marché international où les céréales et le lait ont connu des chutes de prix assez conséquentes. Ce qui veut dire qu’on peut avoir payé moins cher la même quantité ou plus.

Ce qui ne veut surtout pas dire que nous avons produit plus de produits alimentaires. Nous en sommes à nous réjouir de la production de céréales, de la pomme de terre aussi et de manière plus générale, des fruits et légumes, nonobstant leur distribution qui laisse à désirer. Ce qui n’est pas le cas pour le lait par exemple. Ni pour les légumes secs.

Des informations comme celles du Cnis sont pour le moins déplacées voire carrément négatives par l’effet démobilisateur qu’elles peuvent entraîner. Nous sommes sur la bonne voie, avons-nous dit, mais nous n’avons pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire. Nous avons gagné «une bataille» mais pas encore «la guerre». Il y a du chemin à parcourir encore. Gardons la tête froide et maintenons le cap. Produisons encore et encore!

Zouhir MEBARKI

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