samedi 26 septembre 2009

Des hestoires onusiennes

L'assemblée générale de l'Onu s'est révélée être un baromètre fiable des tensions internationales qui retardent un retour vers le multilatéralisme, resté trop longtemps le parent pauvre sous l'ère Bush.

Depuis son installation, l'administration démocrate tente d'y remédier mais sans succès tangibles. Parce que l'Onu a plaidé pour un monde dénucléarisé que celui-ci va le devenir dans les prochaines années ?

Trop tôt pour le dire même si la course à l'atome semble avoir encore de longues distances devant elle. Autant pour les conflits régionaux qui persistent, les protagonistes se refusant aux moindres concessions pour avancer sur le chemin de la paix. Et ce n'est pas à Benyamin Netanyahu que l'on va apprendre le refrain.

Tout en assurant que l'Etat hébreu veut la paix avec les Palestiniens, le gouvernement de Tel-Aviv a fait semblant d'ignorer la dernière résolution de l'AIEA qui lui a réclamé plus de transparence sur son arsenal nucléaire militaire.
Mieux encore.

Du haut de la tribune onusienne, le Premier ministre israélien a appelé le monde à agir contre la République islamique d'Iran qui ne menacerait pas que la sécurité d'Israël mais la sécurité mondiale. Benyamin Netanyahu, qui n'est pas près de geler la colonisation, s'est-il acharné un peu plus contre les mollahs après l'écoute du discours négationniste du président Ahmadinejad que pas moins de douze délégations ont jugé nécessaire de boycotter ?

Les autorités de Tel-Aviv tiennent de quoi inciter les alliés occidentaux pour qu'ils ne relâchent pas la pression sur Téhéran. Dans une lettre adressée récemment au partant Mohamed El Baradeï, directeur de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire, les Iraniens ont reconnu l'existence d'un second site d'enrichissement de l'uranium.

Cependant, ce franc jeu ne serait pas de nature à servir les ambitions nucléaires de la République islamique à court terme.

Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, dont le pays occupe la présidence tournante du G8, a accordé un délai de trois mois à l'Iran pour qu'elle montre définitivement patte blanche. Dépassé ce sursis, qui permettrait d'ultimes négociations autour de la dernière offre faite par les mollahs, ceux-là devront s'attendre à des sanctions massives de la part de l'Occident.

Voire de la Russie, espère tant Paris. D'autant que le Kremlin ne peut plus avoir de doutes sur les véritables objectifs qu'a constitué le bouclier antimissiles US en Europe jusqu'au jour de l'annonce de sa profonde modification. En dernier, seule la menace iranienne subsisterait.

D'où la nécessité de s'unir pour la réduire en cendres. Et ce ne sont pas les quelques malentendus entre Occidentaux, apparus durant l'assemblée générale de l'Onu, qui vont plomber cette volonté affichée. Quoique qu'un «incident» a mis la puce à l'oreille de la presse britannique.

A s'en tenir à ses comptes rendus, le président Obama aurait snobé volontairement Gordon Brown dont les services ont demandé à cinq reprises à Washington pour qu'une rencontre officielle entre les deux hommes soit organisée en marge du sommet. Barack Obama aurait préféré s'entretenir en tête-à-tête avec les dirigeants du Japon, de la Chine et de la Russie.

Un refroidissement historique des relations entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni ou la preuve que l'Europe est en train de devenir une «quantité négligeable», comme le soutiennent certains éminents analystes ? Parmi les «raisons» de ce dos-à-dos, évoquées par les médias britanniques, la libération de l'ex-agent libyen que le président américain avait qualifié d'erreur.

Le guide de la Jamahiriya, qui a planté sa tente non loin de New York, n'est pas revenu sur l'accueil réservé au héros El Magrahi.

Il s'est attaqué à l'hypocrisie qui sévit à l'Onu et dont la charte occulte l'emploi de la force même quand l'objectif commun est loin d'être réuni. Il a préconisé la création du G100 où les petits pays auront leur mot à dire et des guerres à éviter, préventives soient-elles.

Par Anis Djaad

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