mardi 22 septembre 2009

Complexité

La question est de savoir pourquoi l’Algérie qui est sortie de dix longues années de terrorisme sombre dans la criminalité. Il doit bien y avoir une réponse à cette situation délicate et complexe que traverse la société en plein mutation.

Les Algériens ont vécu un mois de Ramadhan en paix. Le dispositif mis en place par les services de sécurité a démontré son efficacité en mettant en échec plusieurs tentatives d’attentats planifiés par les terroristes. Il est loin le temps où les menaces des groupes armés islamistes s’exerçaient dans les faits sur une capitale qui vivait au rythme des explosions de bombes et de voitures piégées.

Si la parenthèse des attentats kamikazes de 2007 a permis de redéfinir la politique de réconciliation nationale, que les terroristes ont utilisée pour se réorganiser jusqu’à perpétrer des actions criminelles dans des endroits jamais atteints, même au summum du terrorisme, il n’en reste pas moins que la situation sécuritaire a connu une amélioration sensible.

Mais la violence a changé de main. La criminalité, sous toutes ses formes, a repris de plus belle. Agressions, trafic de drogue, meurtres, intolérance, vols et incivisme sont aujourd’hui le lot quotidien des bilans des services de sécurité. La question est de savoir pourquoi l’Algérie, qui est sortie de dix longues années de terrorisme, sombre dans la criminalité. Il doit bien y avoir une réponse à cette situation délicate et complexe que traverse la société en pleine mutation.

Les réflexes de violence qui s’expriment sous ses différentes formes sont-ils la conséquence du terrorisme ? Si tel est le cas, pourquoi les autorités n’ont pas jugé utile de mettre en place un dispositif devant prendre en charge la société à travers des programmes d’aides psychologique, culturelle et sociale ?

D’autres experts soutiennent, en revanche, que c’est l’absence de l’État sur le terrain qui est à l’origine de ce développement inquiétant de la criminalité dans le pays, alors que certains mettent ce phénomène sur le compte des conséquences de la mondialisation avec tout ce que cela charrie comme nouveaux comportements sociaux.

C’est dire la complexité du débat sur la criminalité. Les autorités sont interpellées afin d’étudier cette problématique qui, dans les faits, touche d’une façon ou d’une autre de plus en plus d’Algériens.

Par : Salim Tamani

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