mercredi 2 septembre 2009

La promenade des Syriens ?

Les choses se précisent autour du conflit politique qui oppose l'Irak à la Syrie. Formulés par le gouvernement de Baghdad, les chefs d'accusation verbaux portent désormais des noms. Des noms de baâthistes irakiens qui seraient les commanditaires des «attentats du mercredi».

Pour le moment, le gouvernement El Maliki a fait de l'extradition de ces deux partisans du règne totalitaire de Saddam son point d'honneur. Mais il ne se sentira complètement soulagé que le jour où ces deux présumés coupables seront traduits devant un tribunal international.

Car, au fond, ce que visent les autorités irakiennes à travers ce cas, qui doit d'abord faire jurisprudence, c'est la comparution de toutes les personnes contre lesquelles elle retient des griefs et qui se la couleraient douce en Syrie avec la complicité du pouvoir politique.

Mais comme le transfert de tous les étrangers djihadistes et des nationaux baâthistes ressemblerait au miracle de Lourdes, l'administration de Nouri El Maliki veut prendre l'opinion internationale pour témoin de l'histoire. Il faudrait qu'elle sache que 90% des individus qui commettent des attentats sur le sol irakien viennent de Syrie.

Et c'est loin d'être une situation inédite, les «promeneurs kamikaze» se prêteraient à ce jeu ravageur et mortel depuis l'invasion des libérateurs. Pis, les services secrets syriens délivraient même de faux passeports à ces candidats au martyr.

Mais le gouvernement chiite irakien peut-il faire porter le chapeau à son «frère sunnite» qui accueille plus d'un million de réfugiés irakiens ? Le régime de Bachar El Assad serait-il capable d'une telle déstabilisation, à grande échelle, pour repousser l'idée même de subir le un dixième de ce qu'à eu à subir le Baâth irakien ou repousser les foudres qui continuent de remplir le ciel de Téhéran ?

Le gouvernement de Baghdad en est convaincu. Le régime de Damas continue de se mêler des affaires internes irakiennes et bien plus. Pourquoi s'en empêcherait-il, n'a-t-il pas fourré son nez dans les affaires libanaises et palestiniennes depuis des décennies ?

La république démocratique d'Irak déclare la partie terminée, il est temps pour elle de savoir qui est avec elle et qui est contre elle parmi tous ses voisins arabes, sans distinction aucune entre sunnites et chiites. Tous (la Syrie en particulier) sont conviés à mettre leur moindre hypocrisie en sourdine, l'alliance israélo-occidentale est toujours dans les parages.

A la première occasion, elle s'engagerait à corriger ce qu'elle juge être le plus faible parmi les durs, hostiles à la démocratisation du Moyen-Orient par laquelle sera garantie demain la sécurité de l'Etat hébreu.

Anis Djaad

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