mercredi 2 septembre 2009

L'info comme il faut

Les lapalissades n'étant pas toujours inutiles, osons-en une : pour informer, il faut être informé. Et l'information se recueille à des sources. Bien sûr, sa qualité, sa fraîcheur et sa crédibilité sont d'abord tributaires de l'effort et du niveau de compétence du journaliste qui la rapporte et la transmet au lecteur, mais ce n'est pas tout, a fortiori quand il s'agit de l'information institutionnelle qui relève d'abord du devoir de transparence dans la gestion quotidienne comme à des moments de décision conjoncturels.

Il y a d'abord un niveau politique à cette obligation d'informer. Un ministre ou autre haut responsable qui n'a rien à cacher ne cache rien. En plus du devoir de tenir au courant l'opinion publique sur l'action de l'institution qu'il dirige et des décisions qu'il prend, il y va aussi de la promotion de son activité et, pourquoi pas, de sa carrière personnelle. L'autre niveau est d'ordre professionnel.

Toutes les institutions ont un service de communication et informer est non plus le devoir, mais le métier d'informer, puisqu'en dehors de toutes autres considérations, ils sont «payés pour ça».

Or, à un niveau comme à un autre, il faut dire que les choses sont loin d'être évidentes, et pour cause : des ministres qui ne s'expriment que quand ils n'ont rien à dire, des dizaines de demandes d'entretien à des moments de grande pertinence et parfois de gravité qui n'aboutissent jamais, des responsables intermédiaires qui ne savent jamais quand ils

peuvent parler ou ne pas parler, ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire pour ne pas subir les foudres de la hiérarchie, des «directions de la communication» qui ne communiquent jamais, des numéros de téléphone fantômes, et pour boucler la boucle, des démentis qui ne démentent rien du tout mais servent à se mettre à l'abri de quelque fâcheuse retombée.

Devant cette situation, le journaliste se retrouve, pour faire son métier, devant un choix difficile : renoncer, ou pire, supputer, quand la contrainte parvient à supplanter la rigueur et l'éthique professionnelles. Dans l'affaire, le citoyen algérien qui paie pour avoir l'information utile ou même vitale se retrouve avec des bribes de nouvelles partielles et parfois fausses.

Et dans le cas précis de l'information institutionnelle, c'est rarement la faute du journaliste, pour qui ce genre de travail est censé être le plus facile à réaliser si la mécanique de transmission de l'information fonctionnait comme elle le devrait.

Slimane Laouari

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