jeudi 17 septembre 2009

Poètes : vos paroles !

Ils baignent dans une sensibilité sans limites. Des aléas de la vie, ils composent des mots pour la rendre douce. Ils transforment les souffrances en rimes salvatrices, les pleurs en joie, la mort en renaissance, la misère en richesse des cœurs et d’esprits. Ce sont les poètes, les aèdes, les bardes...Imedahen ou simplement la voix d’un peuple. Par leurs mots, ils décrivent le charnel, ils scrutent les âmes sous des tableaux ornés de paroles justes, où la rime, comme un embellissement final, ouvre l’esprit à l’imagination sans frontières.

De vers en vers, la langue se délie, les idées passent telles des images, la vie inspectée dans ses fonds. Intimement liés à la vie de tous les autres, les poètes, cette force tranquille guette les rêves de tout un chacun pour le partager avec les autres.

Cette frange d’artistes, c’est elle qui a survécu à tous les changements, évolutions, progression ou régression de la société. Par le mot, ils témoignent de leurs époques. Ils signent des siècles durant, une présence effective, faite de réalisme, de créations et surtout de témoignages.

Dans notre cas, ils expriment toute une vie.

La vie de la Kabylie, faite de domination, d’héroïsme et de lutte pour sa survie, est fredonnée sous un lyrisme rigoureux. Marche vers l’existence conspuée, les poètes l’adoucirent de bonté de mots. Printemps noirci, ils chantent les fleurs d’un espoir vivace.

Ils partagent les souffrances du peuple, ils revendiquent ses envies, ils taisent ses égarements, lorsqu’ils ne les transforment pas en bonne conduite.

Don de Dame Nature, dirons-nous, ils ont eu la force de mettre le charme des langues dans des compositions sublimes où le verbe mesuré est maître des lieux. Il coule telle une fontaine intarissable dont l’eau étanche les soifs. Soif de joie, d’amour et de raison. Elle ne connaît ni frontières, ni race et encore moins une nationalité. Elle est le bien de tous les hommes.

C’est par elle qu’ils s’expriment, et pour elle, ils vouent généralement le meilleur des respects. En ermitage est vécue leur vie, ils amènent les solitudes à accepter les compagnies. S’ils se taillent des bavettes, c’est pour offrir les meilleurs mots pour atténuer les maux.

S’il leur arrive de choquer, c’est qu’ils ne voient que cette méthode pour que les vides se remplissent et que le destin en soit provoqué. Ils visent à changer les choses, oh combien de choses ont changé dés qu’ils se mettent à fredonner leurs vers.

Ce sont les poètes. Ces sculpteurs de verbes, ces dessinateurs de rêves, c’est eux qui offrent à la musique ces supports, c’est en eux que le mot danse, ….ce sont les poètes !

Par : Mohamed Mouloudj

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