jeudi 17 septembre 2009

Accablant!

Accablant est le rapport d’enquête de l’ONU sur les crimes commis par Israël dans la bande de Ghaza entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009 lors de l’agression militaire contre la population de Ghaza. La commission d’enquête de l’ONU, dirigée par le juge sud-africain, Richard Goldstone, a rendu public, mardi soir, son rapport sur l’agression israélienne contre la bande de Ghaza. Le moins qui puisse être dit est que le rapport de la commission de l’ONU est accablant contre l’Etat hébreu: les enquêteurs n’hésitant pas à indiquer que l’offensive israélienne est «assimilable à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité».

C’est sans doute la première fois qu’un organisme officiel, mandaté par les Nations unies, dévoile aussi clairement les soubassements de la politique de terreur qu’Israël pratique depuis 60 ans contre la population palestinienne. Le rapport Goldstone ne manqua pas de souligner ce fait indiquant: «Des attaques ont aussi été lancées par Israël avec l’intention délibérée de répandre la terreur parmi la population (...) Les opérations militaires d’Israël à Ghaza ont visé la population de Ghaza dans son ensemble, en application d’une politique globale visant à la punir et par l’utilisation d’une force disproportionnée.»

Le rapport précise d’autre part qu’«il y a eu de nombreux cas d’attaques délibérées contre des civils ou des édifices civils (individus, familles, maisons, mosquées) en violation du principe de distinction inscrit dans le droit humanitaire international, avec pour résultat des morts et des blessures graves». Il fallait bien qu’un jour quelqu’un montre, enfin, le véritable visage qui est celui d’Israël, un Etat créé de toutes pièces par les Nations unies au détriment du peuple palestinien.

Cela d’autant plus que la «communauté internationale» est au fait de ces pratiques mais n’a jamais eu le courage politique de dénoncer les brutalités et crimes commis par Israël à l’encontre de la population palestinienne, de crainte d’être accusée d’antisémitisme. C’est le mot code qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tétanise l’Occident qui absout tous les crimes d’Israël, depuis le partage de la Palestine historique.

De fait, Israël n’a pas manqué de brandir hier cette accusation d’«antisémitisme» contre le «juif de service» que serait M.Goldstone. Effectivement, la classe politique, les médias, les parlementaires israéliens ont fait chorus, qui n’avaient pas hier de mots assez durs pour fustiger et brocarder le juge sud-africain, qui rejoint la longue liste de ceux mis au pilori car ils ne se laissent pas intimider par les pratiques israéliennes et disent les vérités sur ce qui se passe dans les ghettos que sont devenus les territoires palestiniens occupés.

Aussi, cette intimidation est telle que la fille du juge Goldstone, Nicole, interrogée par la radio militaire israélienne, assurait hier que son père était «un juif sioniste», comme s’il y avait lieu de défendre la probité d’un homme de loi, reconnue internationalement. Maintenant que les choses sont claires - le rapport très explicite de l’agression israélienne contre Ghaza est sur le bureau du secrétaire général de l’ONU -, les instances internationales, singulièrement la CPI, vont-elles appliquer aux dirigeants israéliens ce qu’elles font sans état d’âme à l’encontre d’autres dirigeants dans le monde à l’instar, justement, du président soudanais Omar El Bechir, contre lequel la Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt international.

La réponse est vivement attendue. Durant de longues décennies, Israël a bénéficié de l’impunité, conjuguée à la mansuétude, que lui ont octroyées les puissants, faisant de l’Etat hébreu l’unique pays au monde qui n’obéit pas au droit international et n’applique pas ses lois, faisant d’Israël un Etat hors des lois communes au reste des Etats du monde.

Karim MOHSEN

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