jeudi 17 septembre 2009

La qualité du feuilleton algérien se répercute sur l’Entv

«Les feuilletons plaisantent, les biographes mentent, les portraits flattent: le tout est faux comme une épitaphe.»
Rodolphe Töpffer

Contrairement à l’année dernière, L’Entv a diffusé six feuilletons dramatiques sur son bouquet numérique local de quatre chaînes. A savoir El Kilada (Le médaillon) de Baya El Hachemi, Weche Raykom de Mehdi Abdelhak, Djourouh El Hayet de Amar Tribèche, Darna Kdima de Lamine Merbah et Si mohand u M’hand de Arab sur la chaîne amazighe. Cette dernière diffuse même la version doublée en tamazight du feuilleton El Badra de Amar Tribèche, (Le comble). A cela s’ajoute une série comique historique signée Mustapha Belhadj, dont c’est la première production en tant que réalisateur de fiction.

Plus habitué aux plateaux de télévision et aux clips, dont les plus connus restent celui de Abdou Deriassa ou encore celui de Cheb Toufik et Hassiba Amrouche, sur le foot et l’équipe nationale, Mustapha Belhadj nous surprend avec cette production qui reste techniquement réussie. Le seul handicap demeure celui dont souffre tous les producteurs et réalisateurs: le scénario. Résultat des courses, aucun feuilleton ne l’a emporté sur l’autre. Tous les feuilletons algériens se valent et tous peuvent prétendre gagner le Fennec de la meilleure production. En comparaison avec le feuilleton de Djaâfar Gassem de 2006, aucune avancée n’a été faite sur le plan technique des feuilletons algériens.

Même plans, même séquences, mêmes figures. Certains réalisateurs utilisent même les mêmes comédiens avec qui ils ont travaillé dans des feuilletons précédents. Le manque d’imagination des producteurs et surtout des scénaristes, les ont poussés à aller dans la même conclusion: le mariage des héros du feuilleton et la mort ou la déchéance de l’anti-héros. Aucune originalité dans le récit, aucun travail de profondeur. L’essentiel pour certains, c’est de faire des feuilletons et basta.

On fabrique un feuilleton comme on fabrique à la chaîne les livres Harlequin pour les adolescentes. Tout commence par une tragédie et fini par un mariage. En regardant les feuilletons arabes, on se rend compte du fossé qui nous sépare des productions syriennes, égyptiennes et parfois même émiraties. Quand on regarde la création dans l’histoire dans le feuilleton Harb El djaouassiss (La Guerre des espions), Houdou nesbi sur la guerre du Golfe, ou encore Bab El Hara ou Khass Djidan avec Yousra et Mahmoud Kabil, on se demande parfois, jusqu ‘ à quand on va rester à ce niveau, des suiveurs et des pâles copieurs.

La faute est sans doute au niveau de L’Entv, qui ne cherche pas à améliorer la qualité des produits réalisés. L’Entv ne se doute pas que les erreurs des autres, c’est elle qui les paient en acceptant un produit insuffisant. Des produits qui souffrent aussi bien du scénario que de la qualité, de la réalisation et de la composition. Il faut réfléchir à améliorer le cahier des charges pour obtenir un meilleur produit et surtout améliorer l’image de l’Entv. Ou bien acheter comme dans le passé des feuilletons arabes pour garnir notre programme de Ramadhan.

Amira SOLTANE

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