jeudi 25 août 2011

Tripoli, le jour d’après !

Le défi du CNT est de recoller les morceaux sur le mode moderne cadrant avec les vœux des accompagnateurs de la “révolution” qui ont déjà rédigé les premières factures de leur participation à l’expédition.

Tripoli tombé, une grosse incertitude sur son avenir flotte dans son ciel. Dans un sursaut de conscience, le monde planifie un scénario à l’anti-irakienne pour lui éviter le chaos. Ban Ki-moon, de sa tribune onusienne, a appelé les nouveaux maîtres de la Libye à “l’unité nationale, à la réconciliation de toutes les parties” dans ce pays qui n’a jamais été un État au sens classique du terme. Même si la coalition à l’origine de la chute de Tripoli s’active à réduire les dépenses de guerre en appelant au dégel des avoirs libyens, elle conjugue l’avenir de ce pays à un temps incertain : le CNT est trop marqué par l’ancien régime. à Obama qui voit mal Abdeljalil gérer la période transitoire, le CNT offre la garantie d’une “déclaration constitutionnelle” et, depuis, hier un calendrier électoral. Hasardeux pari que celui d’organiser des législatives et la présidentielle en moins d’une année dans ce pays a la composante sociologique hétéroclite et qui à fonctionné selon un schéma de gouvernance unique au monde.
Le défi du CNT est de recoller les morceaux sur le mode moderne cadrant avec les vœux des accompagnateurs de la “révolution” qui ont déjà rédigé les premières factures de leur participation à l’expédition.
De la réussite de cette période délicate dépend le plan global dont les contours ont été dessinés “par le président français qui se découvre une nouvelle mission divine” de libération des peuples de la dictature. Et accessoirement, à défaut de vendre son “Rafale”, Sarkozy aura le loisir de l’utiliser contre des pays inscrits dans la colonne des “à civiliser”.
Reste la donne islamiste qui semble dominer profondément l’idéologie du CNT qui a annoncé la couleur dans sa déclaration de principe. Islam religion de l’État, la charia… et “le respect des autres religions et rites” comme caution. Le CNT a contracté et assumé une alliance avec les jihadistes qui étaient la seule véritable opposition au régime de Kadhafi. Contrat qui n’est pas dénué de risque et de potentielles velléités déstabilisatrices inhérentes à la raison d’être de cette mouvance. Aqmi, qui a amplement profité du chaos libyen, peut créer une “intime” proximité pour étendre son champ d’influence et d’activité.

Par : Djilali Benyoub

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