dimanche 27 décembre 2009

Le PT fait capoter le congrès du FLN

Le FLN a décidé le report de son congrès, brutalement, du jour au lendemain, sans même donner une explication. «On n’est pas prêt» se contente-t-il de dire. Le FLN, l’image d’un parti définitivement fâché avec tout esprit démocratique. Un parti qui ne participe pas, par l’exemple, à la culture de la transparence. Qui ne se donne même plus l’effort de la langue de bois. «On n’est pas prêt», qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

Depuis le temps que ce congrès, annoncé comme «capital» par Belkhadem, est préparé pour que, enfin, on s’aperçoive que rien n’est prêt, c’est-à-dire rien n’a été préparé. Est-ce ainsi que ce parti gère, gèrera, a géré le pays ? Dans l’imprévu, l’impréparé et le manque de mots, d’imagination politique, de souci de communiquer, pour le dire. On suppose en bon droit que c’est le président, qui est aussi «président d’honneur» du FLN, qui a décidé le report du congrès.

Mais le président, s’il peut avoir le désir de gérer le FLN, ne gère pas forcément sa communication. Voyons donc pourquoi il aurait décidé de ce rapport. Le seul fait précis d’actualité est la décision de Louisa Hanoune de s’allier avec le RND. Cette alliance avait surpris les observateurs politiques, à commencer par le FLN qui avait protesté comme si le PT était une de ses annexes.

Qui sait, si elle n’a pas surpris le président de la République lui-même ? Auquel cas, le congrès aurait été reporté pour faire face à la nouvelle donne. Le principal adversaire du FLN étant le RND, il y a urgence de tout revoir, jusqu’au congrès, pour affronter la situation. Si tel est le cas, Louisa Hanoune est-elle consciente des effets déstabilisateurs sur le vieux parti unique que son alliance avec le RND a provoqués ?

Et pourquoi aura-t-elle voulu le mettre dans un tel embarras ? On lui reproche de rechercher à consolider ses positions, profiter de l’exécutif, ce dont elle se défend. Si elle avait voulu participer à un gouvernement de privatisation, a-t-elle dit, elle aurait accepté d’en faire carrément partie. Alors que recherche-t-elle ? «Mon indépendance», dit-elle encore. Le mot est révélateur, car ce n’est généralement pas dans une alliance, quelle qu’elle soit, qu’on affirme son indépendance.

Il faut comprendre par là que le FLN avait réussi à satelliser le PT, qu’il s’apprêtait vraisemblablement à l’avaler tout crû durant le congrès, et qu’en s’alliant avec le RND, son premier adversaire, elle contrecarrait tous ses calculs. Jusqu’à plus amples informations, c’est la pasionaria algérienne, cette «dame de fer» comme l’appelle un journal étranger, qui est à l’origine du report du congrès du FLN. Ce qui explique bien des choses.

Brahim Djalil

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