dimanche 27 décembre 2009

Le Caire supplétif d’Israël?

Marche de soutien interdite, aide internationale aux Palestiniens bloquée, et cerise noire sur le gâteau, pour ainsi dire, construction d’un nouveau mur de la honte entre l’Egypte et la Bande de Ghaza, après celui de Cisjordanie construit par Israël. Comment les Egyptiens en sont-ils arrivés là et à justifier un tel forfait envers leurs «frères arabes» palestiniens? Mais le plus horrible, c’est la révélation selon laquelle l’un des secrets du «mur de la mort» - comme les Palestiniens appellent déjà le souterrain d’acier que construit l’Egypte - est muni de «circuits» qui seront utilisés pour «remplir les tunnels d’eau de mer et pour noyer quiconque essaiera d’en creuser de nouveaux».

Ces sources ont précisé que des trous sont «creusés du côté palestinien du mur d’acier» et que «des tuyaux de 20 à 30 mètres de long» sont insérés dans ces trous. Même Israël, qui tue à petit feu la population de Ghaza, n’a sans doute pas pensé à une telle ignominie pour régler le problème que poseraient les Palestiniens. Certes, il reste encore à confirmer cette information, mais le fait que des autorités égyptiennes aient admis la véracité des informations quant à la construction de la barrière souterraine d’acier, est déjà un aveu très grave en soi.

La Bande de Ghaza sous strict isolement israélien, depuis près de trois ans, n’avait certes pas besoin de ce surcroît d’épreuves créées par l’Egypte qui participe ainsi à ce blocus. Après avoir tenté de démentir, Le Caire a dû reconnaître implicitement par la voix de son chef de la diplomatie, Ahmed Aboul Gheit - qui expliquait que son pays «avait le droit de contrôler sa frontière» - ce forfait à l’encontre des Palestiniens de Ghaza.

On se rappelle opportunément que c’est à partir du Caire que l’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, avait annoncé, le 25 décembre 2008, «l’offensive» programmée, deux jours plus tard, contre la Bande de Ghaza, laquelle agression se solda par la mort de 1400 Palestiniens.

De fait, un officiel égyptien du secteur d’Al Arich, proche de Rafah, a confirmé, sous le sceau de l’anonymat, que les informations quant aux travaux engagés (pour la construction d’une barrière) sont «très largement exactes». L’Egypte, devenue alliée stratégique d’Israël, participe ainsi activement de son côté à l’étranglement de la population de Ghaza pour la contraindre à se soumettre à Israël.

Ne s’arrêtant pas là, Le Caire a bloqué en sus, un convoi d’aides - européennes, turques et arabes avec de la nourriture et du matériel médical - arrivé mercredi en Jordanie en provenance de Syrie et se dirigeant vers le port jordanien d’Aqaba, constitué de 250 camions de vivres destinés à la population de la Bande de Ghaza. Enfin, la dernière mesure prise par les autorités égyptiennes a été d’interdire une marche de soutien d’ONG internationales (regroupant 1400 personnes - autant que les victimes palestiniennes de l’agression israélienne en début de l’année -) au peuple palestinien.

Le Caire prend ainsi fait et cause pour l’Etat hébreu, allant jusqu’au blocage et à l’interdiction de l’aide internationale aux Palestiniens, plus que jamais isolés dans leur prison à ciel ouvert, prison voulue par Israël et maintenant confortée par l’Egypte. Les méfaits du clan Moubarak n’honorent en rien une Egypte - qui a su pourtant être grande dans un passé pas aussi lointain - qui se voulait leader du monde arabe mais aura surtout montré un égoïsme sans limites, plus soucieuse de ses petits intérêts que réellement engagée dans la pérennité de ce monde arabe.

En effet, la «Nation arabe» est un protocole vide de sens comme l’a montré l’hystérie égyptienne contre l’Algérie après la perte d’un simple match de football, les Egyptiens allant jusqu’à prétendre nous retirer l’«estampille» d’«Arabes», cela en sus des méfaits contre les Palestiniens qui, par leur résistance à l’ennemi sioniste, ont écrit les plus belles pages de l’histoire arabe.

Karim MOHSEN

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