samedi 5 septembre 2009

Peut-on exporter ce qu’on importe?

Les politiques viennent de faire leur rentrée. Ils sont venus, ils sont tous là. Ceux des institutions de l’Etat tout autant que ceux des formations politiques. Ils ont tenu à se mettre en place une semaine avant la rentrée scolaire qui détermine, à vrai dire, la rentrée sociale. Il faut espérer, qu’après de si longues vacances, nos politiques nous reviennent parés pour les grandes manoeuvres. La plus grande préoccupation de l’heure pour le pays est d’ordre économique. Deux grands chapitres à observer: nos recettes et nos dépenses. C’est la manière la plus simple pour désigner le commerce extérieur.

Tout le personnel politique devrait y jeter plus qu’un oeil. En valeur courante, nos importations ne cessent de grimper, notamment par le groupe «alimentation, boisson, tabacs». C’est-à-dire, ce que nous mangeons, nous buvons et fumons mais que nous ne produisons pas. Face à ce triste tableau, il y a aussi celui de nos exportations. Inutile de revenir sur la chute du prix du baril pour avoir une idée des recettes actuelles du pays. Par contre, il est plus utile de voir de plus près de quoi sont faites nos exportations hors hydrocarbures. D’abord, il faut cesser d’encourager l’export et faire croire que la seule difficulté est la mise à niveau ou encore demander à l’opérateur algérien d’être plus offensif sur les places commerciales internationales. Il faut cesser de donner des primes à l’export. Il faut arrêter de se leurrer indéfiniment en prenant nos désirs pour des réalités.

Franchement, qu’avons-nous à exporter d’autre que nos ressources naturelles? Prenons notre courage à deux mains et regardons bien notre carte des importations. Nous importons tout. Cela veut dire que nous n’avons rien en surplus, mis à part les hydrocarbures, pour lorgner du côté de l’export. Cela veut dire aussi que nos exportations aujourd’hui, si minimes soient-elles, ne se justifient pas. C’est la triste vérité. Savez-vous par exemple que nous exportons du beurre? Eh bien oui! nous en avons exporté au premier semestre de cette année pour près de 3 millions de dollars. Quand on est gros importateur de poudre de lait, il y a comme un défaut. Mieux, savez-vous que nous avons également exporté au cours de cette même période des oignons? Vous avez bien lu, des oignons! Pour près de 3 millions de dollars.

Comme pour le beurre. Plus fort encore, nous avons même exporté du yaourt et pour un million de dollars. A voir un tel tableau, on peut légitimement se demander s’il y a quelqu’un devant la porte de notre commerce extérieur pour surveiller ce qui rentre et ce qui peut sortir? Il y a même des opérateurs qui exportent leur production à base de matières premières exonérées des taxes douanières tandis que nous retrouvons cette même catégorie de production au chapitre de nos importations. Au prix fort évidemment. La loi de finances complémentaire 2009, toute décriée qu’elle est, a toutefois encore besoin de «réglages» supplémentaires. D’autres «tours de vis». C’est à ces réglages que nos politiques devraient se consacrer utilement pour le pays maintenant qu’ils sont venus. Maintenant qu’ils sont tous là.

Zouhir MEBARKI

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