samedi 5 septembre 2009

El-Merssoul, le Messager !



Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Supporters de l’équipe nationale. Ils se sont présentés au stade de Blida pour acheter les fameux billets qui leur permettront de voir jouer les Verts et ils sont repartis couverts de…

…bleus !

L’Algérie ne travaille pas en ce mois de Ramadan, mais lui bosse. Tout le monde farniente, sauf lui. C’est pour cela qu’il faut absolument lui rendre hommage aujourd’hui. Et «lui», c’est Farouk Ksentini, le président désigné de la commission présidentielle des droits de l’homme. Pas de répit pour cet homme infatigable à qui aucune tâche ne répugne. Véritable 4X4 du droit présidentiel à faire joujou avec les droits de l’homme-maison, absolue machine tout-terrain de la promotion de l’image humaniste de la maison El-Mouradia, il ne recule devant rien. Même pas devant le mois mort, celui du carême. Qu’importe le petit déjeuner qui saute, au diable le midi escamoté, Si Farouk y va dès qu’on lui dit d’y aller. En cela, Si Farouk est d’une utilité publique. Surtout pour nous, la presse non désignée par El-Mouradia. Et oui ! Lorsque nous voyons Ksentini sortir du Palais, des consignes sous le bras et aller à notre rencontre pour parler d’amnistie, nous savons. Nous savons très précisément que le Palais s’inquiète du fait que le sujet de l’amnistie générale ne soit plus autant sur le devant de la scène, n’apparaisse plus sur les unes des canards et ne fasse plus l’objet de commentaires, bons ou mauvais. Si Farouk, c’est un peu notre baromètre des petites inquiétudes du prince et de la cour. Avec Si Farouk, point besoin de regarder le ciel ni de mouiller l’indexe en le pointant vers le haut pour savoir dans quelle direction le vent dominant va souffler. Il suffit juste de l’écouter pour savoir, pour connaître la météo. Et à écouter Si Farouk, on comprend immédiatement que le «Ch’hayli», ce vent chaud de l’amnistie générale va souffler force 5 à nos oreilles dans les prochains jours. En cela, Si Farouk est un Merssoul increvable, un messager flamboyant dont la mission sacrée est de courir le royaume quel que soit le moment de l’année, même pendant le Ramadan, afin de nous porter la bonne parole du Palais. Attention ! Ne croyez surtout pas que n’importe qui peut devenir Merssoul, Messager. Pour être El-Merssoul du Palais, il faut être quelqu’un de spécial, à la base. N’avoir en tête qu’une seule idée, un seul objectif : faire parvenir le message en temps imparti aux destinataires désignés par le Prince. Sans jamais chercher à savoir si le contenu du message est bon, mièvre ou franchement mauvais. Sans commentaire superflu, sauf ceux contenus et préalablement consignés dans l’ordre de mission. En fait, l’une des qualités du Merssoul, pour ne pas dire sa seule et unique qualité, ce n’est pas d’avoir un avis sur le message. Non ! Jamais ! Abadan ! C’est juste de le transmettre. A temps. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.

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