mercredi 23 septembre 2009

Le revers de la médaille

Entrepreneurs, industriels et autres concessionnaires s’alarment du fait du transfert de leurs activités vers d’autres ports du pays afin de désengorger le port d’Alger qui, le moins qui puisse en être dit, ne répond plus aux besoins en expansion de l’Algérie.

Le port d’Alger est certes le plus important du pays mais pas l’unique. Aussi, pourquoi maintenir une telle incohérence économique alors que l’Algérie dispose maintenant d’un grand port appelé à devenir l’un des plus importants de la Méditerranée, le port de Jenjen, à Jijel, actuellement sous-utilisé alors qu’il représente le vecteur d’avenir de l’économie nationale?

Aussi, la levée de boucliers des utilisateurs du port d’Alger reste incompréhensible d’autant plus que son fonctionnement est largement anti-économique, ne serait-ce que par le fait qu’il est devenu incapable d’assurer un mouvement normal entre l’arrivée des navires, leur déchargement et leur départ. Et ce sont 700 millions de dollars que l’Algérie paie pour les frais du maintien en rade et à quai des bateaux.

Le grief principal des contestataires de la mesure de transfert des activités au port de Jijel, est le fait que celle-ci a été précipitée et qu’elle a été prise sans concertation avec les concernés, que le délai d’application est très court (la mesure entre en vigueur le 1er octobre prochain). Sans doute! Mais il faut aussi admettre que la décision de transférer des parts des activités du port d’Alger sur d’autres ports est une mesure outre de bon sens, elle est surtout bienvenue car elle va, en plus de soulager la rade d’Alger, donner plus de tonus à l’activité portuaire en Algérie concentrée sur le seul bassin de la capitale.

Et puis, ces dispositions, outre de stabiliser la population, vont permettre de créer des emplois dans des zones qui connaissent de grandes déperditions en personnels au bénéfice, notamment de la capitale et cela aux dépens d’un développement intégré des autres régions du pays. Par ailleurs, la concentration excessive des activités économiques sur un seul lieu est outre d’être antiéconomique et surtout dangereuse pour la sécurité du pays.
D’autre part, le dispatching des importations sur plusieurs ports permet un meilleur contrôle de ce qui entre au pays comme marchandises lorsque des centaines de conteneurs pénètrent le port d’Alger avec des marchandises prohibées comme les pétards qui inondent le pays, sur lesquels aucune action n’a pu venir à bout.

Beaucoup d’autres raisons militent en faveur d’une décision de bon sens prise par le gouvernement, même s’il faut encore une fois déplorer le fait que ce même gouvernement agit de manière régalienne, ne daigne pas communiquer ni expliquer des mesures, souvent pertinentes, qu’il a pu prendre ou aura à prendre, qui tombent à plat car incomprises par la population et surtout par les principaux concernés, entrepreneurs, industriels et tous ceux dont l’activité tourne autour de l’import-export.

Booster notre économie, promouvoir le développement régional, passent nécessairement par la diversification des pôles d’activité économique que sont les ports. Et puis, il faut bien rentabiliser la dizaine de ports que compte l’Algérie d’autant plus que beaucoup d’entre eux sont délaissés à l’instar des ports de Tenès, Dellys, El Kala, Beni Saf qui pourraient largement aider à booster le développement de l’arrière-pays.

N. KRIM

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